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23 avril 2013

TOGO

17 avril 2013

Poème

MON ENFANT EST MORT !

 

Ode à Enselme Gouyano

Mon Enfant, mon seul espoir, 
le seul être qui donne sens à ma vie, est mort,
mort au moment où il s’éveille à la vie, 
mort au moment où il pense qu’il faut dire non à ceux qui ont tort.
Les mains assassines de la force brutale et aveugle, 
lui enlèvent la vie sans aucun remord,

Anselme est mort ce jour ! Mon ciel s’est assombri.
Un orage a éclaté en mon sein et tourbillonne avec rage.

Mon cœur se noie dans le désespoir de la douleur, 
et mon sang s’épaissit, se fige dans mes veines. 
Mes yeux s’enflent inondés de larmes amères,
et mon souffle s’étouffe en mon sein dans la triste peine. 

Ma gorge est serrée de mille nœuds étranglés,
et ma voix a tari comme un frêle ruisseau dans le désert. 
Mon estomac est vide tel un puits sans fond sur un mont, 
et ma langue s’est alourdie rivée telle une enclume martelée. 

Anselme est mort ce jour ! Mon ciel s’est assombri.
Un orage a éclaté en mon sein et tourbillonne avec rage.

Petit Enfant innocent, 
défendant mes droits légitimes à une vie quotidienne meilleure,
il est violemment tué, 
et négligemment jeté à la longue liste des martyres ; 
des martyres d’un peuple pacifique en pleur.

Le sang pur écarlate gaspillé de mon enfant,
son sang mélangé à mes larmes amères méritent un vengeur.
Car un infanticide vaut bien un régicide, 
et les lâches massacreurs d’enfants méritent aussi juste douleur. 

Anselme est mort ce jour ! Mon ciel s’est assombri.
Un orage a éclaté en mon sein et tourbillonne avec rage.

De quel droit de vie, dispose sur moi et mon enfant, 
le prince ou le roi ou le magistrat ? 
Quelle ambition personnelle et quel intérêt de clan, de classe
ou d’ethnie demande qu’on tue impunément ? 

Je demande que le vent, loin, emporte la poussière, 
la légère poussière des savanes de Dapaong,
poussière imbibée du sang de mon enfant, 
pour que tout le peuple la respire, 
la respire et aspire profondément cette odeur d’infamie 
et enfin se lève avec vaillance pour sa libération des mains de la tyrannie. 

Anselme est mort ce jour ! Mon ciel s’est assombri.
Un orage a éclaté en mon sein et tourbillonne avec rage.

Qu’il ne soit pas mort pour rien !
Si le prince, si le roi, si le magistrat ne se ravise pas à temps,
à temps pour faire contrition et donner au peuple ce qu’il réclame tant ;
S’il tarde à entendre raison, mon émotion passera 
et ma raison vengeresse prendra le dessus.

Tel un monstre, froid justicier, Moi le peuple, 
Je nettoierai sans battre sourcils la maison de toutes les vermines.
Que ceux qui ont des oreilles entendent et ceux qui ont du cœur attendent.
Que l’Enfant, mon Enfant, ne soit pas mort pour rien !
Mon cœur saigne de douleur, mais ma raison veille !

Michel KINVI, Ode à Enselme Gouyano

Le 16 Avril 2013, New York

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