19 novembre 2008HOMMAGE A TAVIO AMORIN : LE
19 novembre 2008
HOMMAGE A TAVIO AMORIN : LE DERNIER DES PANAFRICAINS ?
Il aurait eu 50 ans le 20 Novembre prochain, si un certain 23 Juillet 1992 les sicaires du cuisinier, lutteur, général, fils de la vierge noire de Kara, grand timonier et « père de la nation togolaise », aux ordres de celui-ci n’en avaient pas décidé autrement.
« Il », c’est Tavio Amorin, mort dans la fleur de l’âge comme tous les « héros » à 34 ans ; mort également pour ses idées, ses opinions, sa conviction, mort pour son amour pour son pays natal, mort pour avoir rêvé d’une Afrique unie et débarrassée des dictateurs, grands timoniers et autres pères des nations.
Ce 23 juillet, l’étoile montante de l’opposition politique togolaise avait rendez-vous avec un destin cruel, décidé par les pires ennemis de l’Afrique. Cet ingénieur de 34 ans est un Nkrumiste pur sang, un Panafricaniste comme on en trouvait que dans les années des indépendances. Premier Secrétaire du Parti Socialiste Panafricain (PSP), Tavio Amorin a vécu en exil hors de son pays avant de rentrer au pays pour animer la vie politique aux côtés d’autres leaders de l’opposition.
Son refus de l’autocratie, de la ploutocratie et de la dictature familiale du clan Eyadema, lui ont valu la visite des sieurs Karéwè Kossi et Boukpessi Pangayou des éléments de la police Togolaise, armés par le contribuable togolais pour protéger le citoyen togolais. Malheureusement ce jour du 23 Juillet 2002, nos deux policiers ont décidé de retourner leurs armes contre un citoyen qu’ils devraient protéger, pourquoi ?
Parce que son langage dérangeait le maître des lieux, parce que sa vision d’un Togo nouveau et d’une Afrique unie ne cadrait pas avec la vision étriquée et familiale du pouvoir qu’avait le grand timonier, le dictateur togolais, Gnassingbé Etienne Eyadema. Le général président comme pour l’assassinat de Sylvanus Olympio, venait une fois de plus de faire perdre non pas au Togo seulement, mais à toute l’Afrique entière un combattant de sa liberté et de sa dignité. En ce 50 ème anniversaire de sa naissance, le devoir de militant socialiste, révolutionnaire et panafricain nous interpelle de saluer sa mémoire d’une part, mais aussi de faire connaître cet homme qui est mort pour ce à quoi nous aspirons tous aujourd’hui : « L’Unité Africaine ».
Afin que son combat ne soit pas vain, et qu’il ne meurt pas une deuxième fois, nous joignons notre voix à celle des organisateurs du Colloque Internationale Tavio Amorin qui s’ouvrira à Bruxelles ce 20 Novembre 2008 à l’occasion de son 50ème anniversaire.
Camarade Tovio, Birago Diop disait « ...En Afrique les morts ne sont pas morts.... », et l’internationaliste Argentin Ernesto Che Guevara disait : « ...Peu importe où nous surprendra la mort, qu’elle soit la bienvenue, pourvu que d’autres hommes se lèvent, prennent les armes et que la lutte continue... ». A travers ce colloque qui t’est dédié, nul besoin de dire que d’autres panafricains se sont levés, ont pris les armes pour continuer le combat que toi et tes devanciers comme Nkrumah, Lumumba, Nasser et autres Thomas Sankara ont commencé. Tu restes et resteras vivant parmi nous de par tes idées, les valeurs que tu défendais et le combat que tu as mené. Tu resteras à jamais un modèle de combat, de persévérance et de sacrifice pour la nouvelle génération de panafricaniste africain.
Toi qui avec tes mains nues, avec le paquet de tes idées et la conviction qui t’animaient a osé braver le dictateur et sanguinaire Gnassingbé Eyadema au prix de ta vie. Camarade Tovio, dort dans la paix au milieu des dignes fils de l’Afrique qui sont morts pour sa liberté, son unité et sa dignité. Ton combat, Notre combat nous le poursuivrons avec autant d’abnégation que tu l’as fait, mais surtout nous continuerons à demander que justice te soit rendue.
La CDDA : La Coalition pour la Défense de la Dignité Africaine. Issaka Herman TRAORE* Burkina Faso, ce 19 novembre 2008.
*Auteur du livre Le boa qui avale sa queue. Editions L’Harmattan. Octobre 2007