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21 janvier 2009

Marcus Garvey

Marcus Garvey

par Amady Aly Dieng , samedi 27 septembre 2008

  • Père de l’unité africaine des peuples
  • Sa Vie, sa Pensée, ses Réalisations
  • Tome I
  • Par Têtévi Godwin Tété-Adjalogo
  • L’Harmattan 1995
  • 335 pages

Marcus Garvey est un Noir né en Jamaïque en 1887, deux ans après le Congrès de Berlin où l’Europe se partage l’Afrique et dans les derniers temps de l’esclavage des Noirs brésiliens ou cubains.

De Kingston (Jamaïque) à New York, Londres, Paris ou Genève, au cours de ses pérégrinations inlassables, Garvey a été la caisse de résonance des affres du Peuple Noir, déporté aux Amériques ou colonisé sur son propre sol par les Européens. Ostracisé ou interdit de séjour, par les Etats colonialistes ou racistes, l’Antillais Marcus Garvey n’a jamais pu mettre le pied en Afrique. Il est mort à Londres en 1940, dans la misère et l’abandon.

La vie et la pensée de Marcus Garvey ont été entièrement consacrées à l’émancipation du Peuple esclave, à sa responsabilisation en tous domaines, que ce soit à travers des entreprises politiques, économiques ou philosophiques réalisées par et pour les Noirs, que ce soit avec le retour prôné à Sion– la Terre-Mère Afrique.

Aujourd’hui, alors que l’Afrique « indépendante » subit toutes les catastrophes possibles, alors que les Africains, les Noirs de par le monde, subissent toujours les avanies du racisme et de l’exclusion, l’œuvre panafricaniste de Marcus Garvey est à redécouvrir et à méditer.

En 1987, à l’occasion du centenaire de la naissance de Marcus Garvey, le Togolais Têtêvi Godwin, fonctionnaire international des Nations-Unies durant vingt un ans a pris sur lui de rédiger, sur sa vie, son action et les leçons à en tirer, une sorte de mémoire. Il existe peu de livres en français.

T. Godwin a retracé le parcours de Marcus Mosiah (et /ou Aurelius ?) de sa naissance aux premières expériences socio-politiques (1887-1909). Il semble que Garvey ait suivi une formation secondaire à St Ann’s Bay. A l’âge de quatorze ans, faute de ressources financières, il doit interrompre ses études académiques, pour s’engager comme apprenti typographe.

Ainsi, face à son futur concurrent W.E. Dubois, qui lui est mulâtre, sorti des prestigieuses Universités de Harvard et de Berlin, qui est élitiste et un peu trop conscient de sa valeur intellectuelle. Marcus Garvey bénéficia de deux atouts qui vont favoriser son adoptation par les masses populaires nègres. Il est suffisamment solide, plutôt un autodidacte passé par « l’université de la misère », sur le tas. Il a l’accès libre à la bibliothèque de son parrain A .E. Burrowes.

T. Godwin traite des premiers voyages de M. Garvey en Amérique Centrale (1912-1914). Les œuvres d’ Edward Wilmot Blyden (1832-1912) le captivent. Son héros favori, dit G. Padmore, est Napoléon 1er. Le livre Up From Slavery de Booker Taliaferro Washington est une véritable révélation pour lui. Il analyse les sources de la doctrine Race firent et les intellectuels Afro-Américains et Africains au service de la doctrine Race First.

Les sources d’inspiration relatives à l’Unia, à son armée, aux conventions et aux activités journalistes de Marcus Garvey ont été examinées. Il en est de même des sources d’inspiration concernant les entreprises éducatives, commerciales et artisanales de Marcus Garvey. Les sources de l’inspiration fondatrice de l’Eglise orthodoxe africaine proviennent principalement de deux courants qui sont : les églises afro-américaines et africaines indépendantes et les sectes mystico-religieuses syncrétiques nègres. Eglises et sectes ayant inspiré Marcus Garvey. Parmi ces principales sectes ; retenons la secte de Father Divine (Divin Père).

Né vers 1880 en Géorgie, Baker prêche pour lui-même de 1912 à 1914. Sa « doctrine » se résume ainsi : « In-dwelling God » (Dieu en chacun de nous).Arrêté à Valdosta (Géorgie), il est expulsé de cet Etat. Il établit un temple à Brooklyn, en s’attribuant le titre de Major J. Divine. En 1930, il change de nom et devient Father Divine. Arrêté de nouveau en 1931, à Sayville, il est condamné par le juge Lewis J. Smith à un an de prison et à une amende de cinq cents dollars. Quatre jours seulement après ce verdict, ce juge meurt dans des circonstances dites mystérieuses…Et ce mystère va rendre Father Divine célèbre, nationalement connu. A la sortie de prison de ce « prophète », le mouvement de ce personnage controversé s’étendra. Dans les années trente, il coopère avec la Ligue contre la guerre et le fascisme, ainsi qu’avec le Parti communiste.

De longs développements ont été consacrés aux sources qui ont inspiré Back-to-Africa (Le retour en Afrique).

Dans la deuxième partie de l’ouvrage, T. Godwin étudie l’environnement international de la carrière de Marcus Garvey. Il consacre quelques pages au partage de l‘Afrique et à la Première Guerre mondiale (1914-1918). Cette guerre a débouché sur la Révolution bolchevique d’octobre 1917, sur le réveil de la Chine, la remise en question de la colonisation en Europe même, sur la critique socialiste de la colonisation et la condamnation marxiste-léniniste de la colonisation.

L’environnement de la carrière de Marcus Garvey dans les Caraïbes et aux USA a été analysé. En 1914, les Etats-Unis se trouvent être, de facto, la première nation économique, financière et militaire de la Planète. Les leaders noirs, avec W.E. B. Dubois en tête, appellent à la participation des Afro-Américains à la Grande Guerre. Ils pensent que « la dette de sang versé » pour la « démocratie » sera, une fois les hostilités terminées, reconnue à la communauté de couleur. Marcus Garvey a rencontré le Ku-klux-Klan. L’opposition anti-garveyiste se saisit de cette entrevue pour se liguer Marcus Garvey.

Dans la troisième partie, est examiné le garveyisme en action (1914-1940). L’Association Universelle pour le progrès du Nègre réalise au total huit conventions internationales. Dès 1919, au Congrès de la Paix (Versailles), un représentant, le Haïtien Eliezer Cadet, fait les couloirs en vue d’attirer l’attention des diplomates sur les requêtes de l’Unia relatives à la cause des Peuples nègres. M. Garvey publie des journaux : The Negro World, Black Man, La Prensa, The New Jamaïcan, etc. Il crée des compagnies maritimes noires, d’entreprises industrielles et commerciales noires comme la Black Star Line, la Negro Factories Corporation.

Il met sur pied un plan de colonisation de retour en Afrique. Il prit aussi une armée. Il fonde également une Eglise orthodoxe noire et une école de philosophie africaine.

Ce livre contient des informations précieuses et des points de vue intéressants qui méritent d’être sérieusement discutés. Il constitue une défense systématique de l’œuvre et de l’action de Marcus Garvey qui exerçait une énorme influence sur Kwame Nkrumah. Son auteur a beaucoup lu.

Amady Aly DIENG

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