Honduras: “Ces élections ne sont pas celles du
Honduras: “Ces élections ne sont pas celles du peuple, mais celles des patrons”
Giorgio Trucchi |
Face a des centaines de personnes réunies au siège du Syndicat de Travailleurs de l’Industrie des Boissons et Assimilés (STIBYS), la Candidature Populaire Indépendante a décidé de se retirer du processus électoral car elle le considère illégitime, « bâtard » et avec un fort relent de fraude de la part du régime putschiste, qui refuse toujours de restaurer l’ordre constitutionnel au Honduras. La réponse fut sans conteste : plus de 95 pour cent des personnes soutenant la candidature de Carlos H. Reyes s’est exprimé contre la participation dans le processus électoral. « Nous vivons un moment historique pour le Honduras, et aujourd’hui, 8 novembre, nous allons prendre une décision qui est le résultat des assemblées que nous avons réalisées partout dans le pays » - déclara Carlos Amaya, face à un public attentif qui remplit le salon du STIBYS. Après une profonde et très ponctuelle exposition de Bertha Cáceres, dans laquelle la dirigeante du Conseil Civique d’Organisations Populaires et Indigènes du Honduras (COPINH) aborda le thème de la militarisation de la région, du processus de pillage et de privatisation des ressources naturelles au bénéfice des multinationales nord-américaines et européennes, et de la nécessité de développer un profond programme de prise de conscience et formation de la population pour contrer les politiques qui visent à freiner le processus d’émancipation du peuple hondurien, Carlos Humberto Reyes prit la parole. « Ici beaucoup de masques sont tombés, entre autres celui des Etats Unis. Ils nous ont trompés lorsqu’ils ont voulu nous convaincre qu’avec le dialogue on pourrait rétablir l’ordre constitutionnel.
En paraphrasant l’auteur-compositeur hondurien Mario de Mezapa, le candidat présidentiel a affirmé : « ces élections de sont pas les nôtres, ce sont celles des patrons, et puisqu’il est ainsi, nous nous retirons des élections, mais pas de la politique, ni de la résistance ni du combat. Carlos H. Reyes rappela aussi que c’est le moment pour le peuple de commencer à faire de la politique et d’approfondir son organisation et sa prise de conscience afin de contrer le coup d’Etat forgé depuis l’Empire contre les changements qui ont lieu en Amérique Latine. Dans une brève déclaration à Sirel, le candidat présidentiel et leader ouvrier a déclaré : « nous allons profiter de la conjoncture actuelle et du combat de résistance qui s’est développé ces derniers mois pour commencer à construire une nouvelle force politique afin de relever les défis qui nous attendent, dès que les gens prendront conscience de la nature du processus électoral actuel. Puis il conclut « C’est pour cela aussi que nous luttons, et depuis notre résistance nous vous demandons de continuer à nous donner votre soutien pour gagner cette bataille » Source: Rel-Uita Traduit par Vladimir Altuna pour Investig'Action Image: Latuff |