Hosni Moubarak s'en va...L'armée reste ! Par
Hosni Moubarak s'en va...L'armée reste !
Par Freddy Mulongo, samedi 12 février 2011 à 12:39
Après avoir dirigé pendant trente ans la plus grande nation arabe, Hosni Moubarak a démissionné et remis le pouvoir à l’armée. C’est un événement politiquement majeur dont les conséquences sont déjà redoutées au Moyen-Orient et dans le reste du monde.
L’histoire retiendra que c’est au dix-huitième jour de la révolution que le pharaon aura fini par céder. A l’annonce de sa démission, une immense clameur s’est élevée dans le ciel du Caire. Des milliers de drapeaux égyptiens, demeurés repliés la veille alors que le vieux dictateur semblait encore s’accrocher au pouvoir, se sont enfin déployés au-dessus de la place Tahrir. Mais est-ce bien la fin de la révolution égyptienne ? Le vent de la liberté n’est peut-être pas complètement rassasié. Voilà quelques jours encore, le départ d’Hosni Moubarak et son remplacement par Omar Souleimane, intronisé à la hâte vice-président, auraient sans doute satisfait nombre d’Egyptiens.
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Courroux du peuple
Après une première vague de manifestations, menée essentiellement par la jeunesse cairote, où la nature même du régime – militaire – était remise en question, le courroux du peuple semblait s’être focalisé sur la personne du raïs et elle seule. Ce dernier ayant annoncé qu’il ne briguerait plus de nouveau mandat (lors de la prochaine élection présidentielle, au mois de septembre) et que son fils Gamal ne lui succéderait pas, on avait même pu assister à un début de démobilisation. La semaine dernière, la foule était plus clairsemée sur la place Tahrir, lieu de tous les rassemblements de l’opposition. L’armée, quant à elle, s’employait à nettoyer les rues du Caire des traces laissées par les affrontements entre pro et anti-Moubarak, survenus après la première intervention télévisée du chef de l’Etat, à les déblayer des carcasses de voitures calcinées notamment.
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Les banques, les commerces et les administrations de la capitale fonctionnaient de nouveau. La vie pouvait reprendre son cours normal, semblait-il. Sur le plan politique enfin, des négociations entre l’opposition et le pouvoir débutaient sous la direction du nouvel homme fort du pays, Omar Souleimane. Accalmie trompeuse sous laquelle le feu révolutionnaire couvait encore. Pour le résultat que l’on sait aujourd’hui.
« Le problème, c’est qu’une fois nommé Souleimane ne s’est pas suffisamment et pas assez rapidement démarqué de Moubarak, estime un diplomate. Au contraire, en reprenant presque mot pour mot et à son compte les déclarations de ce dernier, il n’a fait qu’alimenter la suspicion des Egyptiens à son égard. A tort ou à raison, ils le regardent aujourd’hui comme le pantin de Moubarak et non plus comme une alternative crédible », juge-t-il.
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Force est de constater qu’après un temps de reflux les manifestations ont repris de plus belle, pour, comme dans les premiers jours, se concentrer non plus seulement sur la personne du raïs – déjà considéré comme hors jeu avant même sa démission – mais de nouveau sur le régime politique en place depuis 1952. « L’Egypte d’avant le 25 janvier (date de la première manifestation, NDLR) n’est plus celle d’aujourd’hui », reconnaît d’ailleurs Nasser Kamel, l’ambassadeur d’Egypte en France. Est-ce à dire que la contestation, forte de ses premiers succès, va pousser son avantage et demander la mise en place immédiate d’un gouvernement dirigé par des hommes qui ne soient pas liés au régime et aux militaires ?
« Le problème de cette révolte, c’est qu’elle n’a pas de tête », relève une source diplomatique. L’opposition est en effet disparate et divisée. Certains paraissent prêts à suivre le processus de transition douce souhaité par l’armée et les grandes puissances occidentales. D’autres le rejettent, notamment les « sans étiquette » de la « République de Tahrir », qui, eux, n’entendent pas en rester là.
1. Le samedi 12 février 2011 à 15:07, par Pasteur Evangéliste Jean Paul BWANA
Bravo au peuple frère arabe et au soutien de Washington et de Paris dans ce lourd combat contre les régimes dictatoriaux. A l'Afrique noire d'emboîter les pas au monde arabe qui a pris le devant.
Si le peuple congolais s'était approprié l'action d'Armand Tungulu qui avait le premier caillassé le cortège présidentiel, certainement que le peuple congolais serait cité comme modèle de la lutte antidictatoriale.
Mieux vaut tard que jamais dit-on