09/03/11/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE
09/03/11/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum) Guy De Boeck
Trois sujets dominent l’actualité dans la presse congolaise de ce mercredi. Il y a d’abord un certain nombre d’articles de circonstance ou de relaions d’événements liés à la journée de la femme. Deux sujets politiques ensuite : les consultations que le président de la CENI a entamées mardi auprès des deux principaux vétérans de la classe politique congolaise, en l’occurrence l’opposant Etienne Tshisekedi de l’UDPS et Antoine Gizenga, leader du parti PALU allié (mais non membre) de l’AMP au pouvoir. ; et les réactions aux déclaration d’Olusegun basanjo sur les rapports RDC/Rwanda. D’autres articles concernent des sujets divers : retour sur l’attaque du Palais présidentiel, Provinces avec Mzito au Katanga et des problèmes au Bandundu, etc…
Femme
Le Phare annonce la célébration en RDC de la Journée internationale de la femme par un gros titre en manchette: « Journée internationale de la femme. Le savoir et le savoir-faire de la femme célébrés hier ». Le Potentiel annonce cette journée dans son article titré : « Kinshasa. La Journée internationale de la femme célébrée en présence de l’épouse du Chef de l’Etat ». Et Le Climat Tempéré (à qui nous reprenons le récit qui suit) titre : « La première Dame de la RDC invite la femme à réfléchir sur sa place dans la société » La ville de Kinshasa a connu mardi une ambiance magnifique et toute particulière. Toutes les femmes, -fillettes, écolières, élèves, étudiantes, travailleuses et maraîchères- étaient en pagne pour commémorer la journée du 8 mars. Un grand défilé auquel différentes couches socioprofessionnelles des femmes ont participé, a été organisé à la Place du cinquantenaire, sur le boulevard Triomphal, devant le palais du Peuple, dans la commune de Lingwala. Cette grandiose manifestation consistait à rappeler le combat de la femme pour la parité homme-femme. La manifestation a été célébrée sous la présidence de la première Dame de la République, Marie-Olive Lembe Kabila ; épouse du chef de l’Etat, qu’entourait la ministre du Genre, famille et enfant, Marie-Ange Lukiana. Dans son mot de circonstance, l’épouse du chef de l’Etat a déclaré que cette journée était une occasion pour la femme de réfléchir sur sa place dans la société. «Les femmes devraient voir où elles en sont avec leurs droits, imaginer des mécanismes à mettre en place pour matérialiser les thèmes qui sont choisis chaque année», a dit Marie-Olive Lembe Kabila, qui a ensuite convié la femme congolaise à ne cesser en aucun jour de dénoncer la violence dont est victime. Pour la première Dans de la RDC, la femme congolaise doit se battre avec toute son énergie pour recouvrer sa valeur d’être humain devant les hommes et assurer l’encadrement des jeunes filles, afin de les préparer à un avenir meilleur. A son avis, le monde aujourd’hui a besoin des femmes capables d’assumer de grandes fonctions. Pour conclure Marie-Olive Lembe Kabila a invité les femmes congolaises à être ses imitatrices comme l’apôtre Paul l’a demandé à ses collaborateurs. Quant à la ministre du Genre, le 8 mars symbolise le signe extérieur de l’adhésion des femmes au combat pour la parité. Madame Lukiana a appelé les femmes congolaises à réfléchir sur le thème national de la journée internationale de la femme axée sur «égal accès des hommes et des femmes, des garçons et des filles à la formation et à la même opportunité pour un Congo paritaire » ainsi que sur leurs conditions pour l’aboutissement heureux de la société. «Ce n’est pas le défilé qui va nous amener à réaliser les thèmes qui sont choisis chaque année», a déclaré une dame enseignante au défilé. «La journée du 8 mars est pour nous une occasion de penser aux conditions misérables de la femme enseignante, de façon particulière, et de l’enseignant en générale», conclut-elle. Cette manifestation a connu la présence de plusieurs autorités notamment du gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, les députés nationaux et provinciaux.
CENI Toutes les manchettes des grands quotidiens de Kinshasa présentent ce mercredi la nouvelle des consultations que le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Pasteur Daniel Ngoy Mulunda, a entamées auprès des leaders de la classe politique congolaise, en commençant par les dirigeants respectivement des partis PALU et UDPS. Le titre que L’Avenir choisit pour présenter cette nouvelle est : « Président de la CENI chez Gizenga et Tshisekedi. Daniel Ngoy Mulunda consulte la classe politique ». (Le problème est très facile à énoncer, ce qui ne veut pas dire qu’il soit simple à résoudre. S l’on veut respecter le prescrit constitutionnel, la présidentielle doit se tenir en septembre. Il faut donc résorber en six mois le retard pris dans la mise à jour des listes d’électeurs. C’est possible si la CENI se met au travail dans plusieurs provinces à la fois avec beaucoup de personnel et ouvre des bureaux au lieu d’en fermer. Pour cela il faut de l’argent. Ngoy Mulunda l’a déjà pratiquement demandé, dès son installation. L’obtiendra-t-il ? That is the question. NdlR) Provinces «Le Premier ministre Adolphe Muzito a visité Tenke Fungurume hier le 8 mars 2011» titre L’Avenir. «La visite de TFM intervient au moment où le cuivre et le cobalt sont bien côtés sur le marché mondial, fait remarquer le quotidien kinois. L’expérience de TFM permet donc de voir dans quelle mesure les recettes obtenues peuvent renflouer les caisses de l’Etat et permettre le développement du pays».
«Le Chef du Gouvernement a également appris des experts de TFM que l’entreprise applique un programme environnemental selon des normes internationales consistant à recycler les déchets métallurgiques qui sont versés dans un bassin sous forme d’une membrane qui, par la suite permet de régénérer la verdure, rapporte Radio Okapi. Outre ce programme, TFM se consacre au social avec la construction des écoles et des centres de santé à l’instar de ceux que le Premier Ministre a visités aux villages Kiboko et Amoni dont les populations ont été relocalisées après avoir abandonné leurs anciens sites avoisinant l’usine». Concernant la production elle-même, la première cathode du cuivre a été produite en mars 2009 et celle de cobalt en mai de la même année. Pour 2010, la production a atteint 120 mille tonnes contre une prévision projetée à 100 mille ;et celle de cobalt à 9200 tonnes.TFM pense dépasser le record de 400 mille tonnes comme au temps de la Gécamines dans trois années après l’extension de l’usine.
«Trente-deux députés provinciaux sur les cinquante-quatre (59% des voix) qui composent l’Assemblée provinciale du Kasaï-Occidental ont signé lundi 7 mars une pétition contre quatre membres du bureau de cette institution, renseigne Radio Okapi. Cette pétition est dénommée acte motivé de mise en accusation de 4 membres sur les 5 du bureau de l’organe délibérant de la province, et vise le président, la vice-présidente, le rapporteur et le questeur». Le rapporteur adjoint n’est pas concerné par cette pétition suite à son refus d’effectuer des missions sans motif valable. Selon la même source, «les signataires ont retenu beaucoup de griefs contre ces quatre membres du bureau». Ils les accusent principalement de mettre à l’écart la plénière par rapport au dossier du gouverneur démissionnaire, Trésor Kapuku. Parmi les reproches, «les trente-deux députés provinciaux parlent aussi des missions intempestives et budgétaires de la quasi-totalité de membres du bureau et le refus obstiné du contrôle interne des finances de l’assemblée provinciale au début de la session ordinaire de janvier 2011, conformément a l’article 119 du règlement intérieur».
Le Climat Tempéré titre : « OCC : Le cri de détresse des ressortissants du Bandundu » Si l’on n’y prend pas garde, Muzito et son gouvernement vont faire détester Kabila au Bandundu. On s’en souvient, début novembre dernier, Kikwit était en proie à une violente émeute qui avait mis la ville sens dessus dessous. S’estimant abandonnés à eux-mêmes, avec le sentiment que l’autorité publique était incapable de donner réponse aux préoccupations sécuritaires exprimées par la population, les jeunes de l’association ’’Fraternité des natifs et amis de Kikwit’’ ont donné un mot d’ordre invitant à se prendre en charge par la constitution de forces d’autodéfense populaires. Répondant à cet appel, on se rappelle encore, une marée humaine s’est déversée dans la rue pour crier sa colère et donner la chasse aux « infiltrés qui insécurisaient la ville ». Manifestation dans la manifestation, des protestataires s’en sont ouvertement pris à certains symboles du pouvoir. Le siège du PPRD, le parti présidentiel, fut saccagé, les effigies du chef de l’Etat furent déchirées et piétinées, la résidence du représentant du PPRD sur place fut pillée. On s’en prit également aux bureaux de la Banque. L’autorité avait alors dénoncé la manipulation dont les jeunes de Kikwit avaient été l’objet. De la part de qui ? Aucune réponse formelle n’y a été donnée jusqu’à ce jour. En réalité, c’est un pur classique que lorsqu’une population est insatisfaite, elle en vienne à exprimer son ras-le-bol par des actes de vandalisme et que le pouvoir soit pris à partie et pointé du doigt. La cause des déboires d’un peuple, c’est toujours le pouvoir. Voilà pourquoi les pouvoirs publics ont obligation sinon intérêt à rester attentifs aux signaux qui sont envoyés par la collectivité, avant que le pire n’arrive. Voilà pourquoi il n’est pas inutile ici et maintenant d’attirer l’attention du pouvoir sur ce mémo sulfureux que viennent d’adresser au Premier ministre Adolphe Muzito les ressortissants du Bandundu œuvrant au sein de l’Office Congolais de Contrôle. Dans ledit mémo, les signataires toisent le Premier ministre Muzito en ces termes : « La communauté des travailleurs membres du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) ressortissants de la Province de Bandundu à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) est très déçue. Pour cause, votre lettre réf. RDC/GC/PM/068/2011 du 29 janvier 2011, interprétée abusivement par le Vice Premier ministre et ministre des PTT , avec comme conséquence : menaces de mort, tortures, injures et brimades à l’endroit de tous les ressortissants de la Province de Bandundu … Le vive-Premier ministre, dans son souci de réhabiliter le DG ai suspendu de l’OCC, Monsieur Albert Kasongo, a exposé votre bienveillance et la communauté tout entière… Le « Mono kutuba » dans la cour OCC devient objet d’injures, d’interpellation, bref de tabac ». Le mémo rapporte quelques incidents précis survenus du fait de l’atmosphère d’intolérance et de chasse aux sorcières qui régnerait à l’OCC depuis le retour controversé du DG ai suspendu, Albert Kasongo : 1. Cas de Monsieur Yav Mboma, agent affecté au Département Normalisation, interpellé et agressé physiquement le 4/février/2011 devant la caisse Dépenses OCC, en présence des agents et cadres du Département administratif par Monsieur Patrick Ngoy Kalama, secrétaire particulier de Monsieur Albert Kasongo, revêtu du grade de Fondé de pouvoir au sein de l’OCC et en même temps militaire de son statut, avec le grade de major des FARDC ; 2. Humiliation publique du DG AI Kimasa, avec la confiscation de la clé de contact à son chauffeur par le nommé Kibondo Kalume, coordonnateur, chef du cabinet du DG AI suspendu et réhabilité; 3. Les menaces verbales à tous les ressortissants de Bandundu dans le dessein de les intimider, en présence des policiers en uniforme et en tenue civile implantés au sein de l’OCC . Pour les pétitionnaires, ce qu’ils sont en train de vivre, c’est le monde à l’envers : « Nous retenons qu’u parti politique est créé pour conquérir le pouvoir. Mais quel est ce parti dont les leaders sont au pouvoir et ses membres subissent des traitements humiliants, tel que nous venons de le décrire ! Ces traitements, provoqués par votre précitée, trahissent l’idéologie cartésienne de notre héros vivant A. Gizenga, qui de son vivant, ne saurait le cautionner. La sécurité de vos sœurs et vos frères, y compris leurs biens au sein de l’OCC, doit demeurer votre préoccupation par ce temps où notre parti a besoin de leurs voix pour les prochaines échéances électorales. Car, quand on perd un individu, on perd une voix ; et quand on perd mille individus, on perdra combien de voix ?... Nous avons chassé la dictature de Mobutu pour lutter contre les antivaleurs et faire de la RD Congo un Etat de droit. Est-il encore question aujourd’hui de permettre à un réseau de pillards de s’implanter de force pour faire d’un Etablissement public un Etat de siège ? D’ailleurs, il n’est un secret pour personne qu’un de vos DIRCABA, chargé des questions économiques et financières est toujours présent dans les couloirs de l’OCC en quête d’on ne sait quoi… ». Ce mémo porte 97 signatures. Mentionnant pour objet « Notre déception », le brûlot est daté 11 février 2011. Mais, depuis son dépôt au bureau du Premier ministre, personne n’a jugé utile d’y prêter la moindre attention, rapportent les signataires. On se demande si l’OCC est un Etablissement public ou un bien privé ? La situation qui est dénoncée dans le mémo tient du fait que ces cadres et agents du Bandundu estiment être les victimes collatérales d’une guéguerre au sommet. Que se passe-t-il ? Par sa lettre N° CAB/VPM/MIN/PTT/BCS/JB/am/093/2011 du 2 février 2011, le vice Premier ministre et ministre des PTT, interprétant une note du PM sur la question, a demandé à Albert Kasongo Mukonzo de reprendre ses fonctions de DG AI à l’OCC. Mais, en réaction à cette lettre du vice Premier ministre, le ministre du Commerce et PME, autorité de tutelle, Bernard Sando, et le PCA de l’OCC, Nestor Diambwana, ont fait valoir les statuts de l’OCC, les règles et principes du droit administratif, notamment le parallélisme des formes et la théorie de l’acte contraire, pour rejeter la réhabilitation d’Albert Kasongo. Pour eux, « l’ordre de réhabilitation donné par le vice-Premier ministre, ministre des PTT, est manifestement irrégulier et illégal et de nature à compromettre gravement l’intérêt public ». Usant de leurs prérogatives, ils ont donc frappé du sceau d’invalidité et de nullité tous les actes susceptibles d’être posés par ce DG AI mal réhabilité. Pour autant, dans les faits, la position du ministre de tutelle et du PCA ressemble à de la pure gesticulation sans effet. Kasongo a l’imperium, l’exerce et le fait sentir. Et d’abord, il ignore superbement aussi bien le ministre de tutelle, le PCA et son conseil d’administration, que le DG AI Kimasa, lequel est par ailleurs le DG Adjoint nommé de l’OCC. Un syndicaliste parlant sous anonymat pour des raisons évidentes relate au Climat Tempéré : « le DG Kasongo s’illustre par des actes illégaux et par un comportement caractérisé par l’arrogance, le mépris, le triomphalisme, la mégalomanie, la privatisation de la gestion. Au point que l’on se demande comment cela peut être possible dans une Etablissement public, et surtout, comment il se fait que le pouvoir laisse faire et joue ainsi le pourrissement » ! Le jour même de son retour aux responsabilités, raconte-t-on, quelques heures après avoir reçu sa lettre du vice-Premier ministre Bulupy, « il s’est amené avec fanfares, banderoles, escortes d’hommes armés. Enfermé dans son bureau, il illico et presto pondu une série de notes de service annulant toutes les décisions prises pendant sa suspension ». Un agent témoigne : « N’importe qui peut le constater. L’atmosphère est tendue. L’OCC est aujourd’hui une forteresse, un véritable camp retranché. Il y a des barrières de contrôle où l’on se fait interpeller. Les couloirs et les salles d’attente sont truffés de policiers et d’agents ANR postés par Kasongo. Il distribue des demandes d’explications aux cadres, il ordonne la rétrogradation de certains agents, il annule les contrats de travail, il défait tout ce qui a été fait durant la période de sa suspension… De façon unilatérale, en solitaire ! Même une boîte privée n’est pas gérée ainsi ». Par ailleurs, apprend-on encore, comme par une sorte de solidarité criminelle, le DG AI réhabilité a lui aussi, à son tour, réhabilité dans leurs fonctions un certain nombre de cadres et agents sanctionnés. Au nombre de ceux-ci les personnes impliquées dans le scandale du lait Milk Candy à l’OCC/Matadi. On se rappelle que ce dossier avait attiré les projecteurs sur ce lait de la mort. Le gouvernement avait demandé, par la voix des ministres attitrés, de « démanteler, avec l’appui de la justice, tout le réseau impliqué dans ce dossier et de sanctionner avec la dernière énergie les agents qui se rendraient coupables de la fraude constatée ». Voilà pourquoi, sur résolution du Conseil d’administration, ces agents ont été écartés effectivement sur la nouvelle mise en place. Aujourd’hui, d’un revers de la main, la faute est effacée. Ils sont remis en scelle à l’OCC/ Matadi. C’est là la marque de ce qui s’appelle « une gestion par défi », commente un syndicaliste. Depuis son retour à la Zorro, Kasongo n’a encore eu aucun entretien avec son voisin de pallier, le DG AI Kimasa. Il passe devant le bureau de celui-ci sans le moindre regard, fait remarquer le syndicaliste, en jetant des coups d’oeil à gauche à droite. « Comprenez-moi, explique-t-il, la maison est infestée de barbouzes. On vit dans la délation, on ne sait à qui faire confiance ». Le Climat Tempéré va jusqu’à parler d’ »Une Côte d’Ivoire en miniature » Pour signer leur rejet des actes du DG AI suspendu, le PCA Diambwana et le ministre du Commerce ont essayé de priver Kasongo de ressources afin de l’empêcher de fonctionner. Par ses lettres N° 75/CAB/MINCOMPME/2011 du 4/2/2011 et 086/CAB/MINCOMPME/2011 du 10/02/2011, le ministre Bernard Sando a prévenu : « les actes posés par le mandataire suspendu sont nuls et de nul effet, pour défaut de qualité dans le chef de l’intéressé, et il serait prudent que toute personne avisée comprenne que tout engagement à prendre en transgressant les lois et règlements en vigueur serait à ses risques et périls ». Pour sa part, Nestor Diambwana écrivait aux Directeurs Généraux des Banques installées en RDC en ces termes ‘’ A ce jour, n’a pas été rapporté l’arrêté ministériel N° 016/CAB/MINCOMPME/2010 du 25 octobre 2010 portant suspension du Directeur général AI de l’OCC, en la personne de Monsieur Albert Kasongo Mukonzo … De ce qui précède, l’état actuel de la situation recommande qu’il ne soit pas considéré sinon exécuté , par toutes les banques et organismes financiers, quelque demande que ce soit émanant de Monsieur Kasongo Mukonzo relativement aux comptes de l’Office, et ce, en attendant la décision administrative devant être prise en observant les règles et formes requises ». Cette correspondance fut envoyée notamment chez BCDC, BIC, RAW BANK, ECOBANQUE, BIAC, TMB, STANBIC BANK, SOLIDAIRE BANQUE, SOFIBANK, FIBANK, AFRILAND. Le 14 février 2011 par lettre N° 088/CAB/MINCOMPME/2011, le ministre du Commerce, écrira aux mêmes banquiers. Il appuie les dispositions indiquées par le PCA pour éviter le dysfonctionnement au sein de l’OCC. Il indique à nouveau clairement qu’il ne peut être donné aucune suite favorable à une demande émanant d’Albert Mukonzo. « La seule personne ayant qualité et reconnue jusque là par la Tutelle pour engager l’OCC vis-à-vis des tiers, demeure le directeur Général AI. Wolf Christian Kimasa Giamona. En conséquence, toute ponction de fonds libérée sans aval de ce dernier sera purement et simplement considérée comme un détournement et expose de ce fait ses auteurs à des poursuites judiciaires ». Le ministre termine sa lettre par une formule qui ne peut que faire vibrer la corde sensible du premier banquier venu : « J’en appelle et fais confiance à la crédibilité légendaire reconnue aux institutions bancaires afin de veiller au strict respect des lois e de la République en cette matière ». Mais il en faut sans doute plus pour émouvoir un banquier œuvrant en RDC. On ne sait par quelle magie, l’instruction du PCA Diambwana et du ministre Sando a été purement et simplement ignorée des banques. A l’OCC, des méchantes langues ironisent que c’est une lettre du Premier ministre qui a donné un contre-ordre aux banques, réhabilitant la signature de Kasongo Mukonzo. Vous savez, raconte un agent, « c’est un peu comme la Côte d’Ivoire ici, un pouvoir avec deux têtes au sommet. Kasongo s’impose en manipulant tout le monde et toutes les institutions et en instrumentalisant les services de l’ordre pour faire régner la terreur à l’OCC. Le jour où le DG AI Wolf s’avisera à amener lui-aussi ses militaires et policiers, il y aura une guerre dans les installations de l’OCC. Il y aura des morts comme à Abobo. Et c’est alors que le président Kabila ouvrira les yeux sur ce que font ses collaborateurs et qui mine son image ». Depuis quelques jours, trois inspecteurs des finances, Batubenga Pandamadi, Mwarabu Mwemena et Tshieja Kabongo, sont à pied d’œuvre à l’OCC, pour une mission d’audit des services, sur sollicitation du DG AI Kasongo. Selon les informations obtenues, dans sa façon de procéder, la mission est focalisée sur les trois mois de gestion de l’OCC par Wolf Kimasa. « N’importe quoi ! S’exclame un juriste. Depuis quand a-t-on vu un PDG auditer un autre PDG » ? Dans une lettre qu’il signe avec le DG AI Wolf Kimasa, à l’intention de l’inspecteur général des finances-chef de service, le PCA Diambwana, demande que soit simplement annulée cette mission trop intéressée et dont les résultats sont consignés d’avance, laquelle participe de ces « interventions intempestives des forces internes et externes qui depuis deux ans perturbent très sérieusement la sérénité de l’OCC et son système de gestion et ses relations tant professionnelles qu’humaines ». Dans cette lettre, Diambwana rappelle que « votre service était déjà intervenu au mois de janvier 2010 sur le fameux dossier très médiatisé « MIDEMA différence de taux 1,5%-3% », toujours avec une mission de service conduite par l’inspecteur Victor Batubenga Pandamadi, dans le seul but de charger certains mandataires pour ainsi nuire à leur image et à leur réputation »… Se référant aux règlements et instructions selon lesquels il ne peut pas être procédé à une quelconque inspection des finances sans avis préalable du ministre de tutelle, la lettre précise encore : « les personnes composant la mission projetée ayant déjà fait l’objet de récusation par nous, il y a une question cruciale de crédit qui plaide pour une reconsidération totale de cette mission ; et de l’autre côté, une telle démarche fait conclure ou redouter les effets d’une collusion traduite en l’instrumentalisation de vos services aux fins de nuisance ». On se demande donc si c’est « La tête de Kimasa de l’OCC contre celle de Makiashi de SONAL ? » Un cadre PALU, un des signataires du mémo des ressortissants du Bandundu, est formel : cet audit, c’est une manœuvre visant à salir le DG AI Kimasa. Puisqu’il a démontré que l’OCC peut payer régulièrement son personnel chaque 25 du mois, et comme il a démontré sur pièces qu’il y avait minoration de la part de la gestion Kasongo des impôts, taxes et redevances dus par l’OCC au Trésor lesquels ne dépassaient pas les 100.000USD par mois alors que l’administration Wolf est arrivée à payer jusqu’à 1 million USD sur un mois, l’on cherche maintenant à ternir son image de bon gestionnaire en lui cherchant des poux sur la tête. Notre interlocuteur ne s’arrête pas en si bon chemin. Pour lui, si l’OCC ressemble aujourd’hui à une pétaudière, c’est parce que le Premier ministre Muzito laisse pourrir la situation. Il chercherait à avantager son « ami » Kasongo pour régler des comptes à son « frère » Wolf, au nom d’une rivalité entre cadres de même patelin et de même parti. Parce que Muzito se serait convaincu que Wolf pourrait lui porter ombrage, alors, il faut faire le vide, écraser le frère qui pourrait empêcher de « tourner en rond »! Cet informateur bénévole se veut plus persuasif encore : « Même le patriarche Antoine a eu à intervenir pour appeler l’attention d’Adolphe en vue de la bonne gestion de cette affaire, pour ne pas porter préjudice à un frère, dans une sorte de tribalisme à rebours. Mais, manifestement, sans résultat papable, car les états d’âme ici priment» ! Alors, il explique que c’est ce type d’état d’âme qui a amené Muzito à soutenir son poulain Makiashi de la SONAL jusqu’à annuler une mesure de limogeage prise à son encontre par la ministre du Portefeuille ; que celle-ci, ne s’avouant pas vaincue, a recouru aux arguments forts en déférant Makiashi devant la justice ; qu’en ce moment même les bureaux de Makiashi sont scellés par le parquet et courent deux mandats délivrés contre ce gestionnaire indélicat ; et que, ce voyant, l’homme aurait plongé dans la clandestinité pour échapper à la justice…. Ensuite notre interlocuteur évoque un scénario qui aurait tout l’air d’un deal ayant consisté à vouloir jouer la tête de Wolf Kimasa afin d’obtenir le salut pour Makiashi. Une sorte de marchandage politique, tiens ! Dans le lot d’informations données pêle-mêle, il est aussi question d’une dénommée Nouvelle Société de Loterie en gestation, où l’on aurait grandement besoin de Makiashi, et où l’ancienne SONAL se retrouverait actionnaire minoritaire, se faisant rafler la mise par des actionnaires privés plus importants, dans une sorte de montage peu orthodoxe… etc, etc. Des informations non encore filtrées, qui demandent à être vérifiées mais qui vous font tourner la tête. Bref, un vrai cahier de récriminations, pour indiquer que si le chef de l’Etat a une vision, beaucoup de ses collaborateurs ne travaillent pas nécessairement dans l’esprit et le sens de la promotion de cette vision. Comment s’en sortir ? A l’OCC, on parle à voix basse d’une nouvelle lettre du Premier ministre Muzito au même vice Premier ministre, ministre des PTT par la main de qui l’OCC se retrouve aujourd’hui en plein tumulte. Le 23 février 2011, Muzito écrivait en ces termes : « Par sa lettre N° 067/CAB/MINCOMPME/2011 du 1er février 2011, le ministre du Commerce, PME m’a transmis une note concernant le dossier Monsieur Albert Kasongo Mukonzo, Directeur général AI de l’Office Congolais de Contrôle. A cet effet, je vous fais parvenir, en annexe, ladite note et vous demande de convoquer rapidement une réunion de la Commission Economie et Reconstruction, en vue de débattre sur ce dossier et de fixer le gouvernement à ce sujet ». Prenant appui sur cette lettre, le 24 février 2011 le PCA de l’OCC , par lettre OCC/PCA/ND/O1/BB/022/2011 adressée à ‘’Messieurs les Directeurs Généraux des Banques et autres clients partenaires de l’OCC ‘’ informe de ce qui suit : « A ce jour, sur instruction de Son Excellence Monsieur le Premier ministre, le dossier de Monsieur Albert Kasongo Mukonzo a été transmis à la Commission Economie et reconstruction du gouvernement de la République afin de le faire examiner au Conseil des ministres… Le ministre du Commerce, PME, notre Tutelle, n’a jamais pris acte de la reprise des fonctions de Monsieur Albert Kasongo Mukonzo… Ainsi donc, la gestion quotidienne de l’office continue d’être assurée par Monsieur Wolf Christian Kimasa Giamona, Directeur général AI, ce, jusqu’à terme de la procédure en cours ». Voilà la boucle bouclée ! Les positions sont finalement restées figées. Pour l’instant, ni du côté de l’ECOREC ni du côté de la Primature, l’on ne démontre un quelconque empressement à régler la situation délétère qui empoisonne le climat du travail à l’OCC. En tout état de cause, ce qui se passe est très grave. Ne pas pouvoir se mettre au dessus des intérêts personnels pour gérer froidement un dossier qui met en péril un Etablissement de l’Etat ! Plus de trois mois, que cela dure ! C’est une véritable honte pour l’image des institutions et de leurs animateurs. Le grand perdant, c’est, pour sûr, celui qui avait reçu les suffrages du peuple en 2006 et qui, dans quelques mois, devra en rendre compte, dans la perspective d’un nouveau bail. Hum ! Divers « Les preuves du forfait » titre Le Climat Tempéré au sujet de l’attentat du 27 février. Depuis l’agression, les arrestations se multiplient dans la capitale. Les suspects seraient pour la plupart des militaires. Dans un communiqué publié lundi, la Voix des Sans Voix renseigne que selon des sources concordantes, plusieurs personnes arrêtées en rapport avec l'attaque armée contre la résidence du chef de l'Etat du dimanche 27 février 2011, seraient soumises à la torture et à des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants. D'autres seraient soit portées disparues ou déportées à Lubumbashi, province du Katanga sans que leurs familles et proches à Kinshasa en soient informés. La VSV qui condamne l'usage de la violence comme mode d'expression et de revendication s'inscrit de ce fait, en faux contre toute tentative de prise de pouvoir par la force. Vu la gravité des faits relatifs à la situation d'insécurité dont la population fait l'objet du jour au jour et qui a atteint une fois de plus le sommet de l'Etat, la VSV recommande instamment au gouvernement de : - garantir la vie, la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de toutes les personnes arrêtées en rapport avec l'attaque de la résidence du chef de l'Etat avant de les déférer devant une juridiction compétente où le droit à la présomption d'innocence et à un procès juste et équitable leur sera garanti en cas de griefs sérieux à leur charge; - libérer sans conditions toutes les personnes arbitrairement arrêtées et illégalement détenues ; - mettre en place une commission d'enquête en vue de faire toute la lumière sur ladite attaque en vue de sanctionner les coupables conformément à la loi ; - organiser un procès public retransmis en direct à la télévision nationale en vue d'informer la population sur ces faits gravissimes.
A suivre le porte-parole de l’inspection provinciale de la PNC, le colonel Lole Onembo, si elle n’avait eu pour théâtre que le palais présidentiel et le camp Kokolo, l’opération de dimanche avait ciblé en réalité des objectifs plus larges, propres à un coup d’Etat. Il s’agissait aussi de prendre : « l'aéroport international de N'Djili et l'aérodrome de Ndolo, pour empêcher tout appui aérien autre qu'en leur faveur ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- |
Cheikh Tidiane Gadio: "Le soulèvement citoyen ne va pas s'arrêter au monde arabe"
(L'Express 09/03/2011)
Les révoltes qui secouent le Maghreb et le Moyen-Orient bouleverseront tous les régimes réputés "forts" du continent africain. C'est en tout cas l'opinion de l'ancien ministre des Affaires étrangères d'Abdoulaye Wade, Cheikh Tidiane Gadio, virulent opposant aux dérives monarchiques du pouvoir sénégalais.
Les révolutions citoyennes en Tunisie et en Égypte vous ont-elles surpris?
Oui, comme elles ont surpris tout le monde. Je me souviens avoir assisté à de nombreux entretiens avec le président Ben Ali où nous, Africains, le félicitions du développement économique et social dans son pays. Sans voir qu'il s'agissait d'une façade visant à priver les Tunisiens de leurs libertés civiques et de les empêcher de contester le système mafieux imposé par le clan dirigeant.
Et en Égypte?
On y décèle la même aspiration à la liberté et à la démocratie; mais, aussi, comme partout ailleurs dans le monde, la même contestation face à des inégalités trop criantes. Dans les deux cas, il faut noter que l'islamisme n'a rien à voir avec la révolution.
Doit-on à l'intervention des Etats-Unis la retenue de l'armée égyptienne?
N'oubliez pas que le premier soulèvement citoyen s'est produit aux Etats-Unis avec la mobilisation sans précédent ayant permis l'élection de Barack Hussein Obama. Il est normal que celui-ci se sente une dette, politique et morale, envers les peuples du monde entier. La grande différence, c'est que le président des Etats-Unis ne suscite plus les révolutions; il les accompagne.
En quoi le cas de la Libye diffère-t-il des deux autres?
Les peuples refusent désormais les successions dynastiques
Au nom de la lutte contre l'impérialisme américain, les milices de Muammar Kadhafi vont se défendre et tuer beaucoup de gens. Pourtant, le Guide la révolution a su gouverner intelligemment pendant quarante ans, redistribuant la manne du pétrole. C'est sans doute pour cela qu'il pense qu'on l'aime. Mais il n'a pas compris que son peuple aspire au changement. Il a aussi beaucoup dépensé d'argent en Afrique dans des projets hôteliers ou autres et de nombreux ressortissants africains travaillent en Libye.
Quel impact pour l'Afrique subsaharienne?
Cette déferlante n'est pas qu'une affaire arabo-arabe; elle concerne le continent africain dans son ensemble. D'autant que les peuples refusent désormais les successions dynastiques. Il est assez facile de prévoir où surviendront les prochaines révolutions. D'autant qu'en Afrique noire, les partis politiques traditionnels se sont complètement décrédibilisés.
Qu'en sera-t-il au Sénégal?
J'ai créé un Mouvement politique citoyen avec pour slogan "Luy Jot Jotna" - Il est urgent d'agir! Dans les dix premières semaines de notre existence, nous avons rallié un grand nombre de cadres, professeurs, banquiers et fonctionnaires. Sans doute parce que nous sommes les premiers à lier une forte demande sociale en souffrance aux écueils de la succession.
Par Christine Holzbauer