Hommage - En préfaçant un livre dédié au
Neuf années après sa mort, Pierre Babacar Kama est «ressuscité» à travers la publication d’un ouvrage intitulé « Pierre Babacar Kama, un homme de valeur : témoignages».
(Correspondant permanent-Montréal) -De l’homme, Abdou Diouf note, dans la préface du livre écrit par la dame Ndèye Seynabou Tall Wade, que «Pierre Babacar Kama a été un digne fils du pays et un valeureux capitaine d’industrie». L’ancien président du Sénégal et actuel secrétaire général de la Francophonie apporte ainsi sa touche personnelle à une belle œuvre. Celle-ci ressuscite, à travers d’illustres plumes de la presse sénégalaise qui ont marqué l’événement du décès de Pierre Babacar Kama le 12 février 2003 à Paris, la trajectoire d’un grand homme. L’ancien chef de l’Etat de rappeler que «Pierre Babacar Kama était mon ami et lorsque j’exerçais les fonctions de Premier ministre du président Léopold Sédar Senghor, il avait été mon proche collaborateur et fidèle compagnon de route. Devenu président de la République, c’est tout naturellement que je mis à profit sa compétence, sa loyauté et son sens aigu de l’Etat dans la mise en chantier de ce qui allait devenir, des décennies durant, le fleuron de notre industrie nationale : les Industries chimiques du Sénégal».
Abdou Diouf ne cache guère la satisfaction que lui a procurée Kama dans la mise en place d’un nouvel axe de coopération Sud-Sud à un moment où le pays était confronté aux rigueurs des politiques d’ajustement. «Avec persévérance, intelligence et diplomatie, il a mis en place un cadre d’échange et de coopération qui dans l’optique d’un partenariat Sud-Sud, donna à notre pays confronté aux rigueurs des politiques d’ajustement structurel, les moyens d’une redynamisation de son secteur agro-industriel et une source substantielle de devises. Ainsi, il m’a aidé à construire une véritable diplomatie économique entre le Sénégal et plusieurs pays émergents de l’Asie, dont l’Inde», conclut Abdou Diouf.
Il reste que pendant longtemps, l’auteure Ndèye Seynabou Tall Wade, Présidente de l’Association femme-enfant-environnement, avait nourri le rêve d’immortaliser celui qu’elle tutoie d’un doux «grand-frère». L’auteure profita alors «du travail de mémoire remarquable fait par la presse sénégalaise sur la vie et l’œuvre du fondateur des Ics» pour rassembler tous les articles de presse pour réaliser son rêve de publier un livre sur Pierre Babacar Kama. De ce dernier, Mme Wade écrit que «nous pouvons dire sans risque de se tromper que Pierre Babacar Kama était un homme de qualité, un grand serviteur de l’Etat, un capitaine d’industrie, un bâtisseur, un travailleur infatigable, un homme d’exception avec un sens humain très élevé et d’une probité morale à toute épreuve. Il était un dirigeant hors pair, un vrai leader. Pierre était aussi un homme qui conciliait harmonieusement les exigences entrepreneuriales, et la responsabilité sociale et sociétale de l’entreprise qui a joué un rôle de premier plan dans le développement économique et social du Sénégal. Il était certes grand par la taille, mais aussi et surtout par le cœur. Son élégance dans le geste comme dans la parole, sa grandeur d’âme forçaient l’admiration».
L’ouvrage, édité par les Editions Salamata, réunit des plumes comme Babacar Touré patron du Groupe Sud Communication, des journalistes comme Vieux Savané, Abdoulaye Ndiaga Sylla, Mamadou Oumar Ndiaye, Alioune Fall, Moussa Diop, Thiémokho Boré, Jonshon Mbengue et votre serviteur pour témoignages. Il intègre aussi des allocutions prononcées par le petit-frère Mansour Cama, du président de l’Amicale des administrateurs civils du Sénégal, de chefs religieux et de grands dignitaires lors de la levée du corps de l’illustre disparu. Une cérémonie de dédicaces et de présentation de l’ouvrage sera tenue en début de rentrée, selon l’auteure.
Abdou Karim DIARRA