LIVRE

LA PROSE DE ATTISSO FULBERT À LA RESCOUSSE DE LA DICTATURE

Nous venons de tomber sur un livre: "la problématique de l'alternance politique au Togo" - paru aux éditions L'HARMATTHAN 2001 - dont l'auteur serait un certain Attisso Fulbert Sassou qui vit bel et bien à Lomé, dans le quartier OCAM.

Dans la présentation, la formation de l'auteur qui a fait le droit à l'UB (Université du Bénin à Lomé) est escamotée. Est-ce à dessein ou un oubli? Par contre, la qualité de journaliste qu'on prête à l'auteur est mis en relief. Pourquoi? Le journalisme est une profession qui s'apprend dans les Grandes Écoles de journalisme ou dans les facultés de Communication. Ainsi, pensons-nous que Attisso a été formé dans l'état pour devenir journaliste. La présentation et le contenu du livre jettent un trouble dans la diaspora togolaise.

D'abord, le lieu de résidence et de rédaction du livre pose problème. Depuis plus de deux ans, Attisso Fulbert est entré en errance entre Paris et Bruxelles en cherchant en vain l'asile politique. Aux dernières nouvelles, probablement au moment où le livre a été écrit (en supposant que ce livre est écrit par lui) Attisso se trouvait à Lomé. On ne comprend pas alors comment on peut dire que : "Après les élections législatives du 21mars 1999 - qui ont vu le retour du pays à un parlement à parti unique - il a dû quitter le Togo. Depuis, il vit à Paris."

En présentant les choses de cette façon et la parution de ce livre en 2001, Attisso veut se construire des preuves pour un éventuel retour en Occident pour une nouvelle demande d'asile. Ou bien, Attisso a fait ce livre en guise de chantage pour être récupéré par le dictateur... La crédibilité de ce livre est tributaire des explications à ces deux problématiques. En parcourant ce livre, on est consterné par la platitude des idées et les solutions préconisée par l'auteur, qui écrit: " quel que soit son bilan [ entendez Eyadéma] et malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, il a dirigé le Togo pendant trente-trois ans et il doit être respecté et bénéficier d'une retraite digne d'un chef d’État." (page 158).

L'absence d'originalité saute aux yeux car l'auteur ne sort pas des sentiers battus. On trouve les mêmes thèmes comme"renouvellement de la classe dirigeante" (page 13). Cette idée-là, comme le dit la synthèse des revendications des peuples Africains, aujourd'hui, est question de pain, de liberté et de démocratie, et pour le Togo en particulier: le départ sans conditions du dictateur Eyadéma.

Une autre platitude: la critique faite à la France pour excuser les crimes et la gestion chaotique des dictateurs Africains, en l’occurrence Eyadéma (page 67). On voit clairement que lorsque Attisso parle de l'opposition, deux parties qui se disputent le partage du pouvoir au Togo, il enveloppe la dictature en la qualifiant de partie présidentielle  "...engage avec la partie présidentielle un vrai dialogue...". Cette façon anonyme de présenter la dictature en place au Togo depuis 1963 dédouane Eyadéma. "La partie présidentielle" n'existe pas au Togo. Appelons les choses par leurs vrais noms: il y a une lutte contre un système autocratique. Pour le reste, nous laissons le choix aux autres lecteurs d'épingler et de signaler d'autres irrégularités, manquements, contre-vérités dans ce fameux livre.

Comme d'autres initiatives antidémocratiques, Attisso Fulbert doit savoir que sa prose n'allongera pas la dictature agonisante du dictateur Eyadéma.
 

Bruxelles (Belgique), le 27 avril 2001, en ce jour de commémoration de l'indépendance nationale chèrement acquise par les vrais fils de l'Ablodé.

Le groupe de réflexion et de solidarité "Unir et Bâtir le Togo - UBT Section Belgique"
Courriel: uniretbatirletogo@hotmail.com
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