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21 janvier 2009

THEOLOGIE AFRICAINE ET PROBLEMES CONNEXES Au fil

THEOLOGIE AFRICAINE ET PROBLEMES CONNEXES Au fil des années (1955-1992)

par Amady Aly Dieng , samedi 27 décembre 2008 |

  • Par Vincent Mulago
  • L’Harmattan 2007
  • 390 pages

Le présent ouvrage entend donner une vue panoramique de la production intellectuelle et spirituelle de Vincent Mulago, docteur en théologie et ancien professeur à l’Université Lovanium de Léopoldville (Kinshasa) au cours des trois décennies et demi qui ont suivi le livre collectif Des prêtres noirs s’interrogent (1956), avant la publication de sa thèse de doctorat Un visage africain du christianisme (1956).

Il s’agit d’articles, de conférences, de contributions à des colloques : en tout douze textes de longueur inégale, avec un prologue et épilogue. Le lien entre les différents chapitres en est la progression chronologique qui sert de fil conducteur.

L’intérêt principal de l’ouvrage tient à deux chefs fondamentaux. D’abord le témoignage d’une « conscience d’une authenticité forte », exprimée avant même la fin de la colonisation belge (1956), appelant à la reconnaissance d’une identité culturelle, intellectuelle et sociale africaine, tant au niveau religieux qu’au niveau politique.

A partir de là, l’Abbé Vincent Mulago s’attache à illustrer et nourrir quelques débats essentiels, en aval de la prédestination de la problématique fondatrice :

1. Quelle place donner à une théologie (et une philosophie) africaines (s) au sein du corpus de références doctrinales de l’Eglise ? (chap. III, VII, X).

2. Quelle pratique ecclésiale est compatible avec la réalité socioculturelle africaine ? (chap. II, IV, V, VI, VIII, et IX) ;

3. Quelles positions possibles pour l’Eglise africaine vis-à-vis de la communauté politique ? (chap. XI) et vis-à-vis de l’Eglise universelle ? (chap. XII). Un court épilogue intitulé Projet de vie et itinéraire scelle l’évocation du parcours par un témoignage autobiographique.

Vincent Mulago examine le problème d’une théologie africaine à la lumière de Vatican II. Le problème de la possibilité d’une Théologie de Lovanium a été débattu en janvier 1960, au Cercle théologique de Lovanium à Kinshasa. La théologie est une science par laquelle la raison du chrétien, tenant de la foi certitude et lumière, s’efforce par la réflexion de comprendre ce qu’elle croit, c’est-à-dire les mystères révélés avec leurs conséquences. Ainsi, la lumière de la théologie n’est ni purement divine, comme celle de la foi, ni purement humaine, comme celle de la philosophie, mais divino-humaine : car la théologie est cette entreprise de l’homme qui conjugue une connaissance reçue d’en haut et une connaissance venant d’en bas.

En Afrique, l’Eglise sera africaine ; puisqu’elle est catholique, et la Théologie, si elle est catholique, y sera africaine du moment qu’il y existera des théologiens africains ou travaillant réellement pour l’Eglise en Afrique.

A la lumière de l’enseignement du Concile, V. Mulago pense qu’il faut incarner, « naturaliser » le message chrétien dans la culture des peuples à évangéliser. Il tente d’étudier la possibilité d’une pensée théologique africaine, basée sur une conception bantu de l’être et de la vie.

La philosophie apparaît et est réellement la connaissance complètement unifiée, ou plutôt un effort vers la synthèse totale, vers une conception d’ensemble de l’univers. Cet effort vers une connaissance complètement unifiée de l’univers peut être conscient ou inconscient ; son fruit peut être formulé ou informulé, explicite ou implicite. Dans le premier cas, on aura une connaissance consciente d’elle-même, une pensée conçue en forme de pensée, une philosophie formelle. Dans le second cas, il s’agira d’une connaissance intuitive, une appréhension spontanée de la réalité, une pensée non discursive, une philosophie matérielle. La conception que le Muntu a de l’être est synthétique, unificatrice. Au-dessus, transcendant, se place l’Etre suprême, Dieu. Intermédiaires entre Dieu et l’homme, tous les ascendants, les ancêtres, les membres trépassés de la famille. Au-dessous de l’homme, tous les autres êtres qui, au fond, ne sont que des moyens mis à sa disposition pour épanouir son être. Le monde du Muntu est très large, mais reste uni, grâce aux relations et aux interférences qu’ont les Muntu entre eux. Dans ce sens, on pourrait parler de philosophie globale, cosmique.

Les fondements de l’apport des Bantu à la Théologie semblent se ramener à deux éléments : la conception qu’ils se font de l’Etre Suprême et leur sentiment inné de la participation.

L’ouvrage de l’Abbé Mulago présente une grande richesse d’expériences et d’élaborations intellectuelles et spirituelles qui mérite d’être mieux connue et prise en compte. Il a été un « témoin – acteur » important de l‘histoire du demi-siècle passé de l’inculturation de l’Eglise catholique dans le continent africain.

Amady Aly DIENG

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