Comme on aime les Sages (Par Ali Akondoh) 17

Comme on aime les Sages (Par Ali Akondoh)

17 novembre 2006

À travers les champs de roses
Bien loin des terres conquises
Tu t´en es allé, seul et sans haine.
C´était un soir de Novembre
Le quinze de mal heure
Voici neuf ans déjà, Djobo.
Neuf années de rêves trompeurs
Neuf années de souvenirs amers
Souvenirs ineffaçables et rebelles.

Depuis ton adieu, rien,
Presque rien qui convainc !
On fait et refait la même image
Monotone comme au bon vieux temps
Le temps de l´homme-Providence.
Le Baobab aux branches calcinées
A vécu, emporté par la brume de Tébessa.
Pourtant, l´aube à l´horizon tarde encore
Les nuits avalent indéfiniment nos éveils
Et les pages de nos vies au gré des soudards
Se tachent toujours de sang
Le sang de tes frères piégés
Tes frères tombés sur le champ d´honneur
Sans aucun honneur pour leur sacrifice.
Les gueules voraces demeurent coriaces
Elles qui ne se satifont jamais de leur festin
Comme des scarabées aglutinés à leurs bouses.
Le peuple, ton peuple, resté toujours debout
A quant à lui sa gomme et son buvard
Pour que l´heure venue, il n´en fasse usage.

Quant à toi Djobo, voyageur insolite, vas !
Nous t´aimons comme on aime les sages
Même loin des SURVIVANTS.

Poème composé en la mémoire de Djobo Boukari, paix à son âme, ancien Président de l´A.D.I.P. (Alliance Démocratique pour l´Intérêt du Peuple ) rappelé à Dieu le 15 Novembre 1997 à Sokodé, sa ville natale.

Brême, Allemagne, le 15 Novembre 2006.

Ali Akondoh