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17 mars 2010

source:www.ptb.be

Jean Ferrat n’est plus :: « Le monde sera beau, je l’affirme et je signe »
« Ma France », « Potemkine », « Ma môme ». Jean Ferrat a bercé les espoirs de toute une génération de communistes. Il chantait la France d’en bas. Il rejoint Brassens, Brel, Ferré au firmament des grands de la chanson française.

Raymond Boucher

Jean Ferrat (1930-2010), chanteur et poète communistes. (Photo musicme.com)

Toute la France, ou presque, pleure le grand poète auteur-compositeur. Même Sarko y va de sa complainte. « Ferrat est mort, il est récupéré », dirait Renaud.

Tous ces faux culs sont pleins d’éloges à son égard. Ils aimeraient bien qu’il n’ait écrit que « La Montagne », « Deux enfants au soleil » et mis en musique des poèmes d'amour d’Aragon.

Mais son œuvre va bien plus loin que cela. Antifasciste, antiraciste, défendant les faibles, rétablissant les vérités, se plaçant résolument aux côtés des travailleurs, défendant leurs révoltes, leurs révolutions, dénonçant le capitalisme, le « boursicotage ».

Contre le nazisme et les camps de concentration et surtout contre l’oubli, il écrit  « Nuit et Brouillard ». Paroles et musique d’une force inouïe, cette chanson, si elle n’a pas été censurée, a été boycottée par la télé et plusieurs radios. Mais elle fut tout de même un immense succès.

En 1965, c’est une vedette. Il est invité par la télé. Il veut chanter « Potemkine ». « M'en voudrez vous beaucoup si je vous dis un monde où celui qui a faim va être fusillé (…) Marin ne tire pas sur un autre marin (...) C'est mon frère qu'on assassine, Potemkine ». Il pouvait chanter « La Montagne », des chansons d'amour, mais pas « Potemkine ». Alors Jean s’écrie « C’est Potemkine ou c’est rien » avant de quitter le plateau télé.

Sur son album de 1965, d'autres chansons dérangent. « Le Sabre et le Goupillon » : « On se sert aussi bien pour tondre le mouton du sabre ou du goupillon. » Et il confirme dans une autre chanson : « Je ne chante pas pour passer le temps. »

À Cuba au rythme du Che

De sa tournée en 1967 à Cuba, il ramène d’autres chansons. « Cuba si », « A Santiago », « Les Guérilleros ». « Il y a peu de temps que les monts des sierras de tout un continent riment avec Guevara ».

Mai 68 lui inspire « Au printemps, de quoi rêvais-tu ? A un printemps ininterrompu ? »

Et il chante « Ma France », celle de Robespierre, des enfants travaillant dans les mines, celle des travailleurs et des militants communistes. « Du journal que l’on vend le matin d’un dimanche, à l’affiche que l’on colle au mur du lendemain. »

Il milite contre la guerre au Vietnam. « Je chasse mille avions, une guerre, un empire » ou « des bombes crient dans le lointain, défense de voir le matin au point du jour ».

Avec les chansons « Camarade » et « Le bilan »,  il se pose des questions, des questions qui interpellent ses camarades, ses frères, mais il ne rejette pas le socialisme. « C'est un monde qu’il faut qu’on réinvente, pas à pas, humblement. »

Il dénonce les dérives de la télévision et de l’audimat « images de fesses à bout portant ».

Toute sa vie Jean s’est battu pour la classe des travailleurs. Il n'a jamais baissé la garde ni succombé aux sirènes de l’argent et du showbiz. Il est toujours resté à nos côtés « avec les gros, les petits, les durs, je suis de ceux qui manifestent, pareil à tous ces compagnons qui de Charonne1 à la Nation (...) n'ont jamais raté l’occasion de se faire casser la gueule. »

Notre camarade nous a quittés mais pas complètement. Il nous laisse une œuvre pleine d’espoir et d’optimisme. « Alors, s’il nous arrive Marie, Jésus, d’en avoir plein le cul, nous continuerons de nous battre. (...)
Le monde sera beau, je l’affirme et je signe. »

1. Le 8 février 1962, une manifestation contre les fascistes de l'OAS et la guerre d'Algérie, est réprimée dans le sang au Métro Charonne à Paris. Neuf camarades tombent assassinés par la police de De Gaule et de Maurice Papon.

Jean Ferrat en chanson :: Ma France

 

Ma France
De plaines en forêts de vallons en collines
Du printemps qui va naître à tes mortes saisons
De ce que j'ai vécu à ce que j'imagine
Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson
Ma France

Au grand soleil d'été qui courbe la Provence
Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche
Quelque chose dans l'air a cette transparence
Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche
Ma France

Cet air de liberté au-delà des frontières
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige
Elle répond toujours du nom de Robespierre
Ma France

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines
Celle qui construisit de ses mains vos usines
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille
Ma France

Picasso tient le monde au bout de sa palette
Des lèvres d'Éluard s'envolent des colombes
Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes
De dire qu'il est temps que le malheur succombe
Ma France

Leurs voix se multiplient à n'en plus faire qu'une
Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs
En remplissant l'histoire et ses fosses communes
Que je chante à jamais celle des travailleurs
Ma France

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches
Pour la lutte obstiné de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain
Ma France

Qu'elle monte des mines descende des collines
Celle qui chante en moi la belle la rebelle
Elle tient l'avenir, serré dans ses mains fines
Celle de trente-six à soixante-huit chandelles
Ma France

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