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13 octobre 2010

TOGO

arton2259Interview de Togoata Apédo-Amah :

« Je mets Fabre et Olympio-RPT dans le même sac-poubelle » 

 
Mardi, 07 Septembre 2010 12:28


Bonjour M. Ayayi Togoata Apedo-Amah, ça fait un long moment qu’on ne vous entend plus prendre position sur l’actualité politique de notre pays. Quelle lecture faites-vous de la situation sociopolitique actuelle du Togo?

J’ai déjà donné à plusieurs reprises mon point de vue sur les médias audiovisuels. Il est vrai, par contre, que je n’ai rien produit dans la presse. En dehors des sollicitations des journalistes, je n’ai pas pris d’initiative personnelle parce que je courais le risque de me répéter. Même si la pédagogie est essentiellement répétition, répéter toujours et toujours la même chose aux mêmes personnes est parfois lassant. La trahison et les dernières accointances RPToches de Gilchrist Olympio ne m’ont pas surpris une seule seconde. Au grand étonnement de beaucoup de Togolais aveugles et incrédules et qui  accordaient du crédit à mes analyses politiques, j’avais, dès 1998, dans le journal La Tribune Africaine, qualifié dans plusieurs articles le sieur Gilchrist Olympio de vulgaire RPToche parce que c’est un vrai fasciste de la trempe d’Eyadema. Je me souviens même que cela avait rendu malades quelques journalistes dont le métier était d’encenser systématiquement ce cancre politique archaïque. Ce n’est donc pas aujourd’hui que les faits m’ont donné raison. Le mythe a aveuglé les Togolais. L’intellectuel véritable ne s’arrête pas au mythe, il le décortique pour voir ce qui se cache dessous et révèle la réalité telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être, quitte à aller contre la croyance d’une opinion publique manipulée et naïve. La force du mythe, c’est de travestir la réalité. Pour vous donner une idée simple de la fonction d’un mythe, il suffit de regarder certains véhicules dans la ville de Lomé sur lesquels sont collés des autocollants proclamant que « Jesus is alive » ou « Jésus est vivant ». Croyez-vous que si ce monsieur était vraiment vivant, cela se proclamerait à cor et à cri ? Et d’ailleurs cela se saurait !

Même avec les jumelles les plus puissantes du monde, vous ne pourrez pas le voir parce qu’il a bel et bien défunté. Les chrétiens ne sont pas tous aveugles pourtant ! Le bon sens interdit de proclamer la vie biologique d’un  vivant puisque, c’est l’évidence même. C’est parce que Bob Marley est mort et bien mort que certains de ses fans affirment à qui veut les entendre qu’il est toujours vivant. Au sujet d’Olympio-RPT, je préfère renvoyer vos lecteurs à mes écrits et interviews dans la presse et sur les sites Internet togolais, notamment à ma dernière interview dans votre journal Liberté Hebdo datant de septembre 2009.

Je me félicite que le traître Olympio ait jeté son masque de turpitude : cela a décillé les Togolais anesthésiés par un mythe imbécile et mensonger dont les thuriféraires « vuvuzelistes », vils griots manipulateurs, sont connus pour leur travail odieux de maquignonnage qui consiste à transformer par un coup de baguette magique un dictateur assassin et liberticide en saint homme. Dans d’autres pays, cela s’appelle du révisionnisme et l’on en répond devant les tribunaux.


Comment réagissez-vous devant le mélodrame qui a cours actuellement au sein du principal parti de l’opposition togolaise, l’UFC ?


L’UFC dans sa manière de fonctionner avant l’exclusion d’Olympio-RPT, était le parti d’un seul homme, son président-propriétaire. Et cela arrangeait parfaitement ses adjoints qui geignent aujourd’hui en le qualifiant de dictateur. Depuis la création de l’UFC en tant que parti et non plus regroupement de partis, en 1992, je crois, Gilchrist Olympio s’est toujours comporté en dictateur comme ses modèles, les deux hommes qui l’ont toujours fasciné : son père et Eyadema. Que ses frères ennemis feignent de découvrir cela aujourd’hui est de la pure malhonnêteté, de l’hypocrisie. Je vais vous dire une chose importante qui vous aidera à mieux comprendre le comportement atypique de la direction de l’UFC ces dix-huit dernières années jusqu’au divorce des 10 et 12 août 2010 où chaque camp a excommunié l’autre. En effet, tant qu’Olympio-RPT, par poltronnerie, demeurait à l’extérieur du Togo, ses sous-fifres et larbins, qu’il aurait qualifiés d’« employés », selon certains témoins de l’ex-opposition, se sentaient pousser des ailes et jouaient aux petits chefs à leur tour. Etre chef, même petit au Togo, c’est toujours bon pour les affaires. A la longue les petits chefs se sont dit, l’appétit aidant, qu’ils pouvaient devenir aussi de grands chefs, d’où la sourde rivalité qui s’est affichée publiquement lors de la candidature surprise de Fabre au grand dam de son mentor blessé dans son ego du fait que la direction du parti ne lui ait pas laissé le privilège de désigner tout seul, comme un grand, le candidat de l’UFC à l’élection présidentielle de mars 2010, comme ce fut le cas en 2003 avec la candidature d’un ancien RPTiste, Emmanuel Akitani-Bob, l’un de ses hommes-liges complètement falot dont il était sûr qu’il ne lui ferait jamais ombrage.

Par égoïsme et mesquinerie, le fils à papa avait offert à l’opposition togolaise un homme faible d’esprit et gravement malade. Akitani-Bob le payera très cher, il fut évacué quelques semaines après la présidentielle en France pour y être soigné d’une crise d’hémiplégie dont il ne s’est pas complètement remis depuis 2003. Ses ennuis de santé ont même mis fin à sa carrière politique. Si le dictateur Eyadema lui avait cédé le fauteuil présidentiel après sa lourde et honteuse défaite, vous imaginez toutes les conséquences et le danger pour les forces démocratiques d’une reprise de l’élection présidentielle dans les trois mois après la victoire ? C’est vous dire à quel point Olympio-RPT est criminel pour se permettre de jouer avec le sort de tout un peuple. C’est un authentique cancre politique dont le cas pathologique relève de la psychiatrie.

Fabre n’a pas été adoubé par l’« héritier politique et biologique » parce qu’il se méfiait de son emprise sur le parti en son absence. La logique d’Olympio est celle de l’héritage paternel à défendre coûte que coûte. Il est l’héritier de sang dont l’héritage a été volé par le clan Gnassingbe, ce qui dans son entendement lui donne tous les privilèges dans l’opposition. Et l’UFC n’est que son instrument de conquête de l’héritage paternel. Vous remarquerez à quel point sa mentalité coïncide avec celle de Faure Gnassingbe, « héritier politique et biologique » comme lui. La perte du pouvoir d’Olympio au sein de l’UFC, est la conséquence de la politique de la chaise vide qui s’est retournée contre lui. Fabre et ses petits copains rebelles à sa majesté Gilchrist ont comblé le vide en occupant le fauteuil du tyran. Olympio s’est senti trahi et a vécu cela comme un drame tragique au point d’adopter une ligne putschiste et dissidente avec l’appui logistique, armé et humain du RPT de son nouveau pote et protecteur Faure Gnassingbe. Le sentiment d’amertume d’Olympio est d’autant plus humiliant et douloureux que, pour se prémunir contre ce genre de révolution de palais, il a eu largement recours au népotisme et au tribalisme en nommant pratiquement les dirigeants de l’UFC au sein de sa famille élargie. Il a été victime de son inculture en ignorant que la majorité des putschs dans l’histoire sont le fait des parents dont on ne se méfie pas.  Les fusillades entre Faure et Kpatcha Gnassingbe confirment cette réalité historique. Conclusion : aucune des deux branches de l’UFC n’est démocratique.


Que dites-vous de la décision de Gilchrist Olympio de prendre part au gouvernement de large ouverture de Faure Gnassingbe ?


Ce n’est pas un gouvernement de large ouverture mais un gouvernement fantoche de large trahison. Cela dit, cette décision du traître Olympio n’avait que trop tardé à cause de sa susceptibilité de vieille fille. Il aurait dû s’asseoir à la mangeoire nationale depuis le 20 août 2006, suite au pacte de trahison appelé Accord Politique Global (APG), mais c’est Agboyibo qui l’en a empêché en lui chipant le poste de Premier ministre. Ses exigences farfelues et contradictoires avaient excédé Faure Gnassingbe qui avait donné le poste à Agboyibo qui ne s’était pas fait prier pour sauter sur l’aubaine. L’essentiel des membres du Bureau de l’UFC était d’accord pour aller dans le gouvernement RPT mais Olympio a balayé la volonté de l’instance dirigeante de son parti du revers de la main à cause de la primature perdue. Encore un caprice d’enfant gâté !

C’est à ce niveau que se manifeste l’immaturité politique de Faure Gnassingbe qui s’est révélé dans cette affaire aux relents de corruption, comme un piètre manœuvrier. C’est lorsque Olympio était encore fort dans son parti, en 2006, qu’il aurait fallu le recruter au service du RPT et non pas aujourd’hui au moment où il ne représente plus que lui-même, et encore ! Quelle est la stratégie de la dictature ? Faire disparaître l’opposition par la corruption à travers l’attrait de la mangeoire : la carotte après l’échec du gourdin clouté. En politique – le RPT depuis Eyadema jusqu’à Faure Gnassingbe ne l’a jamais compris – le débauchage d’un chef politique ou d’un chef militaire n’est intéressant que s’il apporte des troupes avec lui. C’est le B.A.-BA de la stratégie militaire que l’on enseigne dans toutes les académies militaires et les écoles de guerre du monde entier. J’invite ces messieurs du pouvoir, passablement incultes, à lire un traité classique très ancien de stratégie militaire écrit il y a vingt-cinq (25) siècles dans la Chine des « Royaumes combattants » : L’Art de la guerre de Sun Tzu.

Au vu de la réaction populaire très hostile au débauchage du monstre d’égoïsme qu’est Gilchrist Olympio, certains RPtoches sont en train de se demander sérieusement s’ils n’ont pas misé sur le mauvais cheval. Ils ont à l’évidence pris un âne pour un pur-sang. Olympio-RPT, c’est une cosse d’arachide sans la graine. Autrement dit un déchet politique encombrant destiné à la poubelle. Cette opération foireuse de retournement d’Olympio-RPT participe du phénomène que le sociologue américain Robert Merton a appelé « serendipity », néologisme que l’essayiste et politicien français Jean-Jacques Servan-Schreiber a traduit par l’ « effet sérendip », c’est-à-dire les hypothèses imprévues. Le fils Gnassingbe et sa clique étaient loin d’imaginer que le fils Olympio aurait moins de poids qu’un pet de chien une fois débarqué au RPT. Cette opération de récupération politique a même radicalisé la population contre le régime illégitime du clan Gnassingbe. C’en est même devenu le principal sujet de mobilisation contre les usurpateurs.

C’est ici l’occasion de commenter la naïveté de la classe politique togolaise : le propriétaire de l’UFC a toujours cru que le soutien populaire dont il jouissait était un attachement du bon peuple à sa petite personne. Depuis son accueil à coups de jets de pierres à la plage de Lomé en mai 2010 par les supporters de son propre parti et surtout l’accord de partage de pouvoir qu’il a signé avec le RPT le 26 mai 2010, il a compris qu’une aspiration politique est incarnée par des individus qui jouissent d’une certaine légitimité tant qu’ils demeurent politiquement fidèles à cette aspiration du peuple. Ce sont les Koffigoh, Edem Kodjo, Zarifou Ayeva, Agboyibo, Gnininvi-RPT qui doivent se sentir moins isolés aujourd’hui dans l’opprobre populaire en  accueillant un nouveau félon dans la mare de boue où se vautrent les cochons. « Gilchrist, woezon kaka ! Woezon looo ! »

Je me répète : au Togo, il ne s’agit pas d’une alternance à réaliser ; il est plutôt question d’une révolution à faire qui consiste à éliminer la dictature militaire pour installer un système démocratique.


L’union des deux partis qui font le malheur du pays depuis longtemps, n’est-ce pas la solution pour faire sortir le Togo de la crise qu’il vit depuis plusieurs décennies, comme le soutiennent certains Togolais ?


Effectivement, certains Togolais que je tiens pour des imbéciles soutiennent cette thèse complètement débile pour abuser la population dans le sens de leurs intérêts crapuleux. Les spécialistes de ce genre de crétinisme se recrutent beaucoup parmi les pingouins endimanchés de la direction de la CDPA et les clowns aux nez rouges qui accompagnent Gilchrist Olympio dans sa déchéance déhontée. J’ai toujours pensé avec beaucoup de Togolais politiquement éclairés que l’UFC est le RPT de l’opposition. Les faits viennent encore de le confirmer. Que ces deux partis foncièrement antidémocratiques en viennent à s’acoquiner, quoi de plus normal ! La démocratie est devenue un slogan dans la bouche fétide des pires antidémocrates pour berner le peuple. Démocratie en paroles, dictature en actes. C’est la « démocrature ». Telle est la triste réalité que le RPT et son « opposition » infligent aux Togolais. Gilchrist uni à Faure, c’est le mariage de raison de deux héritiers politiques et biologiques qui ont transformé la République en monarchie héréditaire. Ne faut-il pas y voir un complot des forces du passé et de l’archaïsme politique le plus rétrograde contre le peuple togolais dans sa volonté légitime d’émancipation et de progrès?


L’accord intervenu entre Gilchrist Olympio et le secrétaire général du RPT est-il, selon vous, un accord historique ou tout simplement une trahison?


C’est tout simplement une banale pantalonnade. La convergence existait depuis longtemps entre ces deux partis que seules tenaient éloignées des susceptibilités. Gilchrist Olympio alias Olympio-RPT a été créé politiquement de toute pièce par le tyran Gnassingbe Eyadema qui a décidé d’en faire son challenger numéro un en le diabolisant systématiquement sur les médias d’Etat à coups de mensonges et de montages grotesques et farfelus afin que, en cas de défaite électorale prévisible à l’élection présidentielle de 1998 et des suivantes, il puisse avoir un argument béton pour ne pas céder le pouvoir : la vengeance de Gilchrist Olympio dont il a assassiné le père. Le matraquage systématique, insensé et quasi-quotidien des conneries du RPT, de 1994 à 1998, ânonnées par des  liseurs de motion, délinquants ou cancres notoires sur les bancs de l’école qu’ils ont abandonnés parce que leurs cerveaux de varan faisaient des bulles de savon, a conféré à Olympio l’aura du martyr et le statut fallacieux d’opposant irréductible dont Eyadema aurait peur. C’est l’écrasante victoire du CAR aux législatives de 1994 qui a servi de déclic à Eyadema qui s’est mis à penser aussitôt à la prochaine élection présidentielle programmée pour 1998. Eyadema qui était semi-analphabète mais rusé, savait pertinemment que ce qu’il affichait de détester, le peuple l’adorait en retour. C’est ainsi qu’il a fait de Gilchrist Olympio sa créature politique avec l’aval de la France coloniale et colonialiste. L’un et l’autre en ont beaucoup profité : Eyadema confisquant le pouvoir et Olympio exploitant ce statut fallacieux pour faire fructifier ses affaires. Les autres leaders de l’opposition étaient jaloux et irrités par cette concurrence déloyale qui les laissait dans l’ombre. C’est à travers ce scénario qu’Agboyibo et le CAR perdirent leur leadership au profit d’Olympio et de son parti par la volonté manipulatrice d’Eyadema. A preuve, des barons du RPT interpellés au sujet de l’opération matraquage qui avait un effet contraire à la diabolisation espérée dans l’opinion publique, répondaient laconiquement avec un sourire banania de satisfaction aux lèvres : « Nous savons ce que nous faisons ».

Avant et peu après la Conférence Nationale Souveraine, ce mec n’existait pas politiquement. C’est à peine si certains compatriotes avaient entendu son nom à propos des complots armés minables qu’il a organisés, à partir du Ghana, avec beaucoup d’amateurisme et surtout d’inintelligence contre la dictature d’Eyadema pour venger l’assassinat de son père. Admirez la médiocrité du bonhomme : échec total dans la lutte armée, échec total dans la lutte pacifique. Ce raté aura tout raté dans sa vie politique ! Si le président Sylvanus Olympio avait pu parler avant de mourir sous les balles assassines de ses tueurs à gages de la coloniale des troufions, il n’aurait certainement pas confié sa vengeance à ce fils-là. Il n’y a donc rien d’historique dans une pantalonnade, puisqu’une pantalonnade est destinée à faire rire l’assistance aux dépens de ses auteurs.


En votre qualité de défenseur des droits de l’Homme, avez-vous aussi l’opinion que la situation des droits de l’Homme se dégrade ?


Actuellement, avec Faure Gnassingbe, elle est lamentable. Où sont donc passées les élites tarées qui vantaient le changement démocratique dans le strict respect des droits humains incarné par Faure Gnassingbe pour justifier leur trahison et leur gourmandise de scélérats ? Le seul argument faisandé qu’on leur fait réciter consiste à dire qu’on ne lit plus de motions sur les médias d’Etat et qu’il n’y a plus de marches de soutien. Et alors ? La démocratie se résume-t-elle à l’absence de ces deux conneries ? Les centaines d’arrestations arbitraires d’opposants, l’entrave aux manifestations dénonçant le vol de l’élection présidentielle et leur matraquage sauvage, la répression contre les médias privés et l’agression contre des journalistes, les mauvais traitements dont les détenus se plaignent, la dissolution programmée de deux partis politiques (OBUTS et UFC), l’interdiction de la liberté de culte caractérisée par la prise d’assaut tous les mercredis du temple méthodiste Salem de Hanoukopé par la maréchaussée, etc., nous ramènent aux temps les plus sombres de la dictature sous le parti unique pourtant si inique. Les menaces, les agressions et l’enlèvement dont a été victime Didier Ledoux de votre journal Liberté Hebdo me choquent au plus haut point. C’est scandaleux. J’en profite pour exprimer ma sympathie et mon entière solidarité à Didier Ledoux et toute l’équipe de votre journal. Il y a même eu un tout petit monsieur débauché à la tête de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme qui a prétendu aller à la mangeoire pour faire cesser les violations des droits humains. On se demande où il est passé celui-là après s’être fait virer de son strapontin des droits de l’Homme. Toutes nos libertés fondamentales sont menacées par un régime liberticide et antidémocratique. C’est pire qu’à l’époque du parti unique, qui fut pourtant un régime carrément taré.


Gilchrist Olympio est-il complice des atteintes perpétrées par le régime Faure Gnassingbe contre les libertés publiques ?


Bien entendu qu’il est complice et comptable des crimes commis par ce régime contre le peuple togolais. Il devra lui aussi en répondre demain. En n’hésitant pas à faire réprimer ses anciens camarades et les militants de l’UFC et en faisant bloquer le siège de l’UFC, parti dont il est exclu, ce petit bonhomme dévoile aux yeux des Togolais la hideur lugubre de son vrai visage d’ennemi juré du peuple togolais. Il nous donne un avant-goût de ce qu’il aurait fait s’il avait accédé à la magistrature suprême de ce pauvre pays. De la même façon, Sylvanus Olympio n’avait-il pas fait embastiller, torturer et assassiner ses propres compagnons de lutte et ses opposants dès son accession au pouvoir ? Les méfaits odieux des voyous violeurs, assassins, vandales et pillards à sa solde qui se faisaient appeler ablode sodja, constituent une cicatrice profonde dans la mémoire des Togolais. Ces ablode sodja jouaient à un ping-pong mortel et sanglant avec les milices sauvages de hooligans du PTP de Grunitzky et Ajavon. L’histoire bégaie dangereusement au Togo.


Quelle alternative reste-t-il au peuple togolais devant la capitulation des grandes figures de l’opposition togolaise à assouvir la soif du changement ?


Il n’y a plus d’opposition officielle dans ce pays ; l’ex-opposition s’est vendue avec armes et bagage au RPT. Une nouvelle opposition plus pugnace naîtra des cendres de souillure des partis de l’ancien Collectif de l’Opposition Démocratique (COD). Olympio a rendu un très grand service aux forces démocratiques en rejoignant son camp naturel, celui des antidémocrates ennemis du peuple togolais. Tous ces leaders félons sont des nullards que le peuple doit rapidement oublier à cause de leur capacité de nuisance de pantins manipulés par les réseaux fascistes étrangers et le RPT. Les péripéties de la lutte sanglante imposée au peuple togolais feront apparaître tôt ou tard et plus tôt que tard une nouvelle opposition démocratique et de nouveaux leaders dévoués à la cause du peuple martyr. L’émergence d’une nouvelle opposition n’est pas une affaire de génération spontanée. Laissons le temps au temps et vous verrez.


Pour espérer un changement au Togo, doit-on aller vers une refondation de la République comme le préconise le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), votre ancien parti ?


Une mise au point est d’abord nécessaire avant que je réponde à votre question. Ce que vous appelez le CAR aujourd’hui est une usurpation scandaleuse de nom, une mystification visant à abuser les Togolais soûlés par la culture du mensonge. Le parti que nous avons créé et appelé le CAR, le 30 avril 1991, une organisation véritablement engagée dans la lutte pour libérer le peuple togolais et que les populations avaient massivement soutenue, est mort en 2002. Ce n’était pas une béquille du RPT comme le pseudo-CAR actuel. Que tous ceux qui exercent actuellement des activités politiques douteuses en utilisant ce nom pour créer le confusionnisme dans les esprits, aient l’honnêteté d’y renoncer en s’affublant d’un autre nom. Clarté oblige !

Pour ce qui est de la refondation de la République, je n’ai jamais entendu une proposition politique aussi débile, bête et méchante. Les dirigeants du pseudo-CAR ont l’habitude de noyer le poisson pour éviter de poser les vraies questions qui engagent les vraies réponses. Refonder quelle République et au nom de quoi ? Le seul vrai problème de l’heure est la refondation de l’opposition démocratique, l’ancienne ayant été bradée par des lustucrus, des merdaillons et des margoulins de bas étage. Cette refondation passe par la dissolution volontaire de tous les partis ayant appartenu à l’ex-Collectif des Organisations Démocratiques (COD) et la mise au rancart de tous leurs dirigeants pourris. Dans les statuts de tous les partis et associations, il existe des articles consacrés à l’autodissolution. Vous vous rappelez certainement que je parle du renouvellement de l’opposition démocratique depuis plusieurs années. Et voilà que pour torpiller cette nécessité vitale et endormir les Togolais, le pseudo-CAR sort, comme un magicien, un lapin de son chapeau pour faire diversion. La logique traîtresse des dirigeants de ce parti est la suivante : si la lutte du peuple a été trahie et bradée, c’est la faute de la République ! Il faut donc la changer ! La République est-elle dirigée par des hommes ou par un dieu qui agit à l’insu des hommes? Comment ce parti compte-t-il refonder la République sans prendre le pouvoir ? Toute refondation de la République au Togo est inséparable de l’avènement de la démocratie, donc d’un nouveau système politique. Ce sera cela la vraie refondation de la République et pas autre chose. Nous n’aurons jamais de démocratie avec des traîtres à la direction des partis qui se réclament de la démocratie. Cette proposition vaseuse du pseudo-CAR vise à renforcer le RPT et les ennemis du peuple togolais et à entrer dans le gouvernement fasciste. Ses dirigeants ont pris goût à la sauce de la mangeoire en 2006-2007 au point qu’ils s’en lèchent encore les babines avec délectation et nostalgie. Nous disons résolument, définitivement, totalement non à cette pseudo-refondation de la politique du ventre. Circulez, il n’y a plus rien à voir !


En signant l’accord qualifié d’historique par la branche Gilchrist Olympio, Gilchrist affirmait pouvoir compter sur la bonne foi de ses interlocuteurs du RPT. Peut-on soutenir comme lui que le parti au pouvoir est enfin prêt à faire des concessions à l’opposition ?


Décidément, le pouvoir sans le savoir est une terrible calamité, une tare qui doit être évitée à tous les peuples. D’abord l’on ne qualifie pas un torchon signé entre petits copains d’accord historique. Ce sont les historiens et les politologues qui, avec le recul, peuvent qualifier un évènement d’historique par rapport à son impact sur le cours de l’histoire d’un pays. Le politicard Olympio et ses tristes sires d’acolytes ne ratent aucune occasion d’afficher leur ignarerie crasse. Ils auraient dû se taire en allant à la soupe. En effet, les systèmes politiques n’ont pas de sentiment, ce sont des machines ; ils ont une logique implacable propre qui les pousse à se reproduire, à durer. Il ne s’agit pas de bonne foi mais de détruire tout ce qui peut mettre le système en danger (répression, corruption, récupération, adaptation, réforme, etc.). Le système protège ceux qui en tirent le plus de profit et ceux-ci, en retour, sont prêts à tout pour défendre leurs privilèges et donc le système. Le sang versé des opposants à la dictature RPToche s’inscrit dans cette logique de survie des privilégiés du régime fasciste. Dans le cas qui nous concerne, il s’agit pour le système militaro-fasciste de se renforcer en affaiblissant l’opposition par la corruption et la récupération. Olympio est obligé de trouver des arguments pour justifier sa trahison. Il suffit de demander leur bilan de participation au gouvernement RPT à Edem Kodjo, Zarifou Ayeva, Gnininvi-RPT et Agboyibo. Qu’ont-ils changé de l’intérieur comme ils le prétendaient avec la plus mauvaise foi du monde ? La dictature a-t-elle cessé ? Les droits de l’Homme sont-ils respectés ? Les élections sont-elles démocratiques ? Le pays a-t-il amorcé son développement ? Le pillage du pays n’est-il plus d’actualité ? Quid de la corruption comme système de gouvernement  et de la culture de l’impunité ? Ont-ils mis fin à la mauvaise gouvernance ? Ont-ils fait organiser les élections locales ? Silence radio. Leur bilan est désespérant et honteux. Ils ont trompé sciemment les Togolais. Il y a aujourd’hui un recul incontestable des avancées démocratiques au Togo dans la mesure où il n’y a plus d’opposition officielle. Le Togo de Faure Gnassingbe se retrouve au niveau des années 1980, au temps du parti unique honni et haï. L’heure est grave, très grave. La dictature ne concèdera que des concessions qui la renforcent et ne l’affaiblissent pas. En adhérant réellement aux principes démocratiques, Faure Gnassingbe signerait son suicide politique et surtout la fin de l’impunité d’un régime criminel. En attendant, Gnassingbe a rendu un immense service à la vraie opposition à son régime haï en la débarrassant du déchet politique qu’est Olympio-RPT.


Jean-Pierre Fabre est-il désormais le nouveau leader de l’opposition togolaise ?


De quelle opposition parlez-vous ? Celle des vendus et des traîtres qui ont léché la raie du cul du RPT ? Des capitulards qui ont signé l’APG, ce pacte de trahison avec le RPT dont se réclament Fabre et sa clique à claque ? L’opposition n’existant plus, il ne peut en être le leader. Les nouveaux leaders doivent incarner un projet de révolution démocratique et ne s’être pas compromis avec le RPT et être des démocrates convaincus ; ce qui n’est pas le cas des griots qui ont encensé Gilchrist Olympio au sein de la direction de l’UFC jusqu’à lui lécher les pieds et le cul pour en faire un dieu de la terre comme Eyadema, au-dessus de toutes les règles démocratiques. Fabre fait partie de ceux qui ont encouragé et flatté le despotisme d’Olympio-RPT.  Il ne faut pas confondre les ambitieux avides de pouvoir avec les démocrates. C’est pourquoi je mets Fabre et Olympio-RPT dans le même sac-poubelle.

La démocratie est devenue un mot-piège en Afrique que tous les escrocs de la politique utilisent pour berner les peuples. Regardez Gbagbo en Côte d’Ivoire, Wade au Sénégal, l’idiot de village Mamadou Tandja au Niger… leur régime ont dépassé en despotisme celui de leurs prédécesseurs dictateurs au pouvoir. Et pourtant, ils ont accédé au pouvoir en brandissant la bannière de la démocratie. Nous sommes très lucide et ne jugeons politiquement les gens que par rapport aux actes qu’ils ont posés par rapport à la lutte du peuple togolais pour s’émanciper de la barbarie, du crétinisme politique, du pillage des voleurs de la République et du néocolonialisme de la France mafieuse dont le nom rime - pour les Nègres du continent vivant en semi-esclavage du fait de sa politique génocidaire, scélérate et cynique de négrier – avec souffrance.

Entretien réalisé par Olivier Adja ( quotidien Liberté) .

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