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10 janvier 2011

France : L’hommage discret de l’Elysée à Aimé

France : L’hommage discret de l’Elysée à Aimé Césaire

dimanche 9 janvier 2011 

La visite de Nicolas Sarkozy en Martinique a commencé, vendredi 7 janvier, par un détour par l’histoire de l’île. Sitôt posé sur le tarmac de l’aéroport auquel il a lui-même donné le nom d’Aimé Césaire, le président de la République a effectué un crochet, passé sous silence dans le programme officiel, au domicile de la soeur de l’homme de lettres et maire, durant cinquante-six ans, de Fort-de-France.

Là, le chef de l’Etat a officialisé l’accord scellé avec la famille du poète en vue "de rendre un hommage de la nation à Aimé Césaire en organisant, au mois d’avril, une cérémonie au Panthéon ", selon les termes du communiqué de l’Elysée. A cette occasion, précise le texte, "une plaque à la mémoire du grand intellectuel et de l’homme engagé de la Martinique sera scellée au coeur" du monument. Conformément au souhait de ses proches et de la grande majorité des Martiniquais, le corps du fondateur du Parti progressiste martiniquais (PPM) demeurera dans l’île.

Aussitôt connue, cette décision a été saluée par le président du conseil régional, Serge Letchimy, qui se pose en principal héritier de Césaire à la tête du PPM et à la mairie de Fort-de-France. "C’est un geste symbolique important envers le poète, l’humaniste, l’éveilleur de conscience", a-t-il déclaré, tout en rappelant que l’auteur du Discours sur le colonialisme (1950) était rétif aux honneurs et aux célébrations.

De fait, la discrétion de l’annonce de l’Elysée semble inspirée par cette modestie. Comme si M. Sarkozy avait tiré les leçons de ses déboires antérieurs avec le Panthéon et avec Aimé Césaire. Ce dernier avait refusé de le recevoir, en 2005, alors qu’il était ministre de l’intérieur. Le poète s’élevait ainsi contre l’adoption de la "loi de la honte", un amendement voté par l’UMP pour marquer le "rôle positif" de la colonisation. Il avait finalement reçu le futur chef de l’Etat le 11 mars 2006, improvisant à son intention une leçon d’histoire de quarante minutes sur les réalités de la période coloniale.

Nicolas Sarkozy avait cherché à se rattraper, après son élection, en donnant le nom du chantre de la négritude, de son vivant, à l’aéroport international du Lamentin. Puis, après sa mort, le 17 avril 2008, en lui faisant organiser des obsèques nationales, auxquelles il était venu assister. A cette occasion, Ségolène Royal avait réclamé le transfert de la dépouille de l’intellectuel au Panthéon. Proposition qui lui avait valu une volée de critiques locales et nationales.

Fin 2009, le président de la République a lui-même connu une déconvenue plus cuisante encore, en appelant de ses voeux l’entrée au Panthéon des cendres d’Albert Camus. Ce projet, qui lui tenait "extraordinairement à coeur", s’est fracassé sur le refus du fils de l’écrivain. Il lui a aussi valu d’être accusé de récupération d’une icône par nombre de détracteurs. Un an plus tard, le compromis imaginé pour Aimé Césaire lui permettra-t-il d’éviter une nouvelle polémique, tout en lui assurant la gratitude des Martiniquais ?

Jérôme Fenoglio (Fort-de-France, envoyé spécial)

Source : Lemonde

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