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2 février 2011

De Tunis au Caire : La Baule 2 Par Freddy Monsa

De Tunis au Caire : La Baule 2

Par Freddy Monsa Iyaka Duku

On les croyait «indéboulonnables» comme les «roitelets» de l'Afrique noire que le vent de La Baule a emportés. Ils sont en train d'être déboulonnés. Après Ben Ali à Tunis, capitale de la Tunisie, la «Rue» ne se désemplit pas au Caire, capitale de l'Egypte, mettant en mal le Rais Hosni Moubarak. L'histoire est en train de se répéter. Qu'on le veuille ou pas, et son cours est irréversible. Plus rien ne sera comme avant.

Après La Baule, au rythme de François Mitterrand qui se tournait vers la perestroïka et la glasnost, pour appeler les pays africains à plus de démocratie sur fond de bonne gouvernance, la «Révolution de Jasmin» annonce «La Baule 2». Preuve ? La Jordanie, le Soudan, la Mauritanie… ont ressenti l'onde du choc.

A une question posée à une personnalité politique congolaise sur les événements en Afrique du nord, principalement en Tunisie et en Egypte, notre interlocuteur a préféré ne pas s'engager dans la discussion. Attitude sage qui souligne tout de même le fait que les politiciens africains en général, congolais en particulier, suivent de très près l'évolution de la situation dans les pays du Magrheb, mais aussi en Egypte.

En Tunisie, les choses sont allées très vite. Ben Ali a été déboulonné et les symboles de son régime sont en train d'être arrachés, mis de côté, effacés. Ses plus proches collaborateurs ne sont pas du tout épargnés. Ils sont appelés à s'effacer avant que la Justice ne s'occupe d'eux. La fin du règne Ben Ali est d'ores et déjà chose acquise. Les Tunisiens se préparent à écrire une nouvelle page de l'histoire de leur pays avec l'organisation des nouvelles élections et l'élaboration d'une nouvelle constitution à soumettre à l'approbation du peuple tunisien.

La pauvreté, l'oppression, l'injustice, l'inexistence de la politique distributrice ont eu raison d'un régime qui avait toutes les allures d'être bien implanté. Erreur.

Au Caire, Hosni Moubarak est en train de jouer ses dernières cartes, multipliant initiative sur initiative afin de gagner le temps dans l'espoir que le peuple égyptien se fatiguera. Erreur également, car la nomination d'un vice-président de la République n'y fit rien. Le peuple égyptien, imperturbable, est toujours dans la rue, continuant à désacraliser Hosni Moubarak en exigeant son départ.

Une première en Egypte. Certes, on relèverait la prise de pouvoir de Nasser et l'assassinat de Sadate. C'est l'armée qui a été aux premiers rangs. Mais cette fois, c'est le peuple égyptien qui exige le changement.

LA ROUE DE L'HISTOIRE

Il est vrai que l'Afrique bouge. Si jusque là, l'Afrique noire volait la vedette avec l'Afrique des «généraux et colonels» avant le déboulonnement des «roitelets» ou autres dictateurs de l'Afrique, la roue de l'Histoire continue à tourner. Souvenons-nous de l'épopée des bolchévichs, du triomphe du socialisme, de la chute du Mur de Berlin. Cette fois, la roue de l'histoire nous amène en Afrique du nord.

Il est vrai que les pays de l'Afrique du nord n'ont souvent manifesté que timidement leur attention sur les changements intervenus dans le continent. Et lorsque le vent de l'Ouest a soufflé à l'Est, avec la perestroïka et la glasnos, c'est l'Afrique noire qui fut la plus visée.

Tout cela se passait «loin» de l'Afrique du nord, plus tournée vers l'Occident et le monde arabe. Cités en exemple de stabilité, les pays de l'Afrique du nord avaient d'autres préoccupations liées à l'environnement international. Hormis le Maroc et la Tunisie.

Le premier pays, dans le cadre des relations étroites entre Mobutu et le Roi Hassan II, et le second dans le contexte des missions des Nations unies. Ce qui explique le fait que la France a proposé la création de l'Union pour la Méditerranée, UMP, avec les pays du Magrheb qui ont bien apprécié cette opportunité, laquelle les rapproche de l' Occident.

Mais le discours de La Baule, dans sa profondeur, son essence, ne s'adressait pas que seulement aux pays de l'Afrique noire. Avec l'invasion du Koweït par l'Irak, l'instauration de la démocratie devenait une priorité pour tous les pays. Irak, Afghanistan, les ex-pays de l'Europe de l'Est ont été secoués. Des changements ont été suscités par des élans de sentiment «nationaliste».

L'Afrique du nord était jusque-là épargnée. Cependant, depuis décembre 2010, la roue de l'Histoire continue à tourner : La Baule 2 est en marche.

BOULEVERSEMENTS A L'HORIZON

Qu'on ne s'y trompe pas. Qu'on ne s'y méprenne pas non plus. De grands bouleversements pointent à l'horizon et l'Afrique noire sera concernée. Le problème n'est pas celui de savoir si l'on sera touché ou pas. Mais de retenir que dans cette redistribution des cartes qui s'annonce incontestablement, les «forces» des alliances vont changer.

L'Egypte, «l'allié» de l'Occident a toujours joué un rôle important dans les rapports avec les pays arabes. Le changement qui s'opère en ce moment affectera Moubarak qui n'aura plus les coudées franches pour être l'interlocuteur des Arabes. Et dans l'hypothèse où les «extrémistes» contrôleraient le pourvoir au Caire, le bloc occidental ne comptera plus sur l'Egypte.

Intervient alors la donne israélienne qui compte également sur l'Egypte pour négocier avec les autres pays arabes. L'équation deviendra difficile à résoudre et Israël durcira sa politique pour continuer à survivre, à exister en tant qu'Etat et Nation. La tension risque de monter d'un cran au Proche-Orient.

Que dire des autres pays africains à prédominance musulmane, à l'instar de la Libye, la Mauritanie, l'Algérie…. ? La percée islamiste sera manifeste. La lutte contre le terrorisme international prendra alors une autre tournure pendant que la crise économique ou financière sévit en ces moments et a fait déjà des dégâts dans le monde.

Au demeurant, l'onde du choc des «révolutions» en Afrique du nord touchera tous les continents. Ne survivront que les régimes qui auront compris qu'il n'y a pas de salut en dehors de la démocratie et de la bonne gouvernance. Mieux, que le cours de l'Histoire est irréversible. Partant, «mûr ou pas mûr, devant l'ouragan de l'Histoire, le fruit finit toujours par tomber».

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