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7 février 2011

Baobab, Don céleste, Messager emblématique d’une

Baobab, Don céleste, Messager emblématique d’une certaine Afrique éternelle

Bien que l’on en rencontre quelques variétés en dehors du continent, le baobab est cet arbre vivant si typique à l’Afrique noire, qu’il pourrait en être le logo, l’identité visuelle. Messager et porte-parole quasi sacralisé par la tradition, contre vents en marées il maintient un discours africain, propos haut, dense et généreux d’un savoir-faire, savoir-être africain millénaire. De fait il s’est imposé aux poètes, conteurs, griots, artistes de toutes les époques devenant un inspirateur de la longue durée et jouant de ce fait un de ses rôles préférés parmi les mortels, celui de conciliateur, de réconciliateur, de médiateur des temps.

Le baobab et son allure d’arbre venu d’ailleurs, pour d’aucuns serait mentionné depuis l’époque africaine pharaonique  de l’antiquité. Aux âges contemporains, les récits d’Ibn Batuta en font mention au plus tard au XIVe siècle occidental. Il apparaît bien établi, au-delà des difficultés de datation liées à sa croissance particulièrement lente que les plus vieux baobabs soient deux fois millénaires et aient vu naître … la civilisation occidentale.

Rétif à un enfermement dans sa nature botanique, sa famille de bombacacées comme le fromager, le baobab et ses huit espèces mérite le nom d’arbre divin, céleste, don du ciel, et de pharmacien en chef. La forme de ses branches au dessin curieux évoquant des racines tournées vers le haut cultive la métaphore d’un élément miracle planté au cœur de la voûte étoilée.

De fait les propriétés de cette institution multi millénaire imbriquent ce que la nature apporte à l’homme de culture qui en retour la transforme en civilisation. Un parfait exemple d’interaction entre nature, culture et civilisation. Si le baobab offre par ses racines, ses écorces, ses feuilles, sa pulpe, ses graines, une infinité d’usages sociétaux, c’est aussi que l’activité des humains, des Africains, leur habilité à vivre en harmonie avec lui et à développer des techniques compatibles avec sa prodigalité aura fait ses preuves à travers le temps.

L’arbre pharmacien propose ses feuilles, le savoir-faire des humains en fait des tisanes, des compresses anti-inflammatoires. La poudre de son écorce qui elle-même cicatrise très vite est utilisée comme puissant anti-poison soignant les bêtes atteintes de flèches empoisonnées. Les graines permettent de produire une huile très nutritive, servant également les besoins de la cosmétique qui attire déjà, on s’en doute, les laboratoires occidentaux.

Quant aux autres utilités sociales, économiques, culturelles elles sont presque indénombrables tellement les différents peuples négocient avec le baobab des fonctions appropriées à leurs besoins. L’arbre dont la circonférence peut atteindre

38 mètres

pour une taille culminant autour de

25 mètre

sait servir de réserve d’eau dans un sahel très demandeur. Le tronc peut emmagasiner jusqu’au

100 000 litres

d’eau permettant aux populations du Soudan, à la faveur d’un tronc qui se creuse avec les années, d’en faire un puit, ainsi des San d’Afrique australe.

Pour des besoins architecturaux le baobab sert de sépulture pour les griots illustres, il est également ossuaire, voire fosse sceptique. Mais sa cavité interne est aussi le lieu d’aménagement d’abris bus au Zimbabwe, de bar en Afrique du Sud, de salle de réunion et même … d’église. L’artisanat et la musique ne sont pas en reste puisque les graines de cet arbre, jeté du ciel vers la terre par un sinistre différend céleste -ce qui expliquerait que ses branches soient en forme de … racines-, sont travaillées pour confectionner des maracas. Les fibres sont utilisées pour les cordages, la vannerie, les filets…

Par delà les usages de la culture matérielle, c’est probablement comme autel, détecteur de mensonges -les gens jurent devant lui en signe de bonne foi-, arbres à palabres, conciliateur et protecteur de l’expression de la loi et des paroles de reconstruction que le baobab prend sa dimension la plus élevée. L’institution de l’arbre à palabres très répandue en Afrique rurale et qui inspire les conseils des sages dans les démocraties modernes se confond avec la figure imposante du baobab. Mille fois salué et dépeint par les griots, poètes, artistes, l’arbre de la vérité, de la sagesse et de la justice signe une certaine Afrique.

Par sa stature, sa durée multi millénaire, l’ancêtre baobab, en partie du pays des mânes en partie grand conseiller des humains, parle par lui-même de stabilité, de temps, de réconciliation, de loi, de justice. Sa seule présence invite à l’intégration de la modernité, mais aussi à la conservation de l’ancien, des racines, des traditions, à la relativisation de la vitesse par rapport au temps de la réalisation, à l’acceptation des flux dynamiques tout en considérant l’importance de la stabilité des sociétés, des humains.

Pour davantage d’informations sur le baobab : http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier666-1.php

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