Ce profil est-il celui de ceux qui avancent masquer, dénient la réalité, acceptent l’inacceptable, protègent leurs vies comme si celle de Floribert CHEBEYA, d’Armand TUNGULU, de Monseigneur MUNZIHIRWA, de Monseigneur KATALIKO, –pour ne citer que ceux-là- ne valait pas la peine d’être vécue ? Qu’ils se la pose cette question là. Et si incapable, s’abstenir. Il vaut mieux ! Car, Il serait vraiment malveillant et inutile que tout de suite après que les « diabolos » au service de l’occupant soient chassés, le peuple se sente encore dans l’obligation de revenir dans la rue pour chasser l’incapable qui se serait hissé sur le trône pour cautionner ce pourquoi les congolais se seraient battus.

Dans les vallées dangereuses et les sentiers hasardeux, un leader se battra pour hisser ses concitoyens meurtris et brutalisés, tel est le cas des congolais aujourd’hui, vers une vie plus haute et plus noble. Qui ne comprend pas ce langage, n’a qu’une seule chose à faire : dégager.

Dans notre pays aujourd’hui, et pour le besoin de sa délivrance, un grand combat est en cours. C’est un combat de libération (pas d’organisation des élections bidons), un combat pour la victoire sur un monstre appelé occupation et sur son inséparable jumeau appelé asservissement, un monstre qui depuis dix ans, parcours et contrôle le pays, massacrent à dessein des millions de nos concitoyens, et dépouille notre peuple de son sens de la dignité en le dérobant son droit naturel à la liberté et à la jouissance des ressources de son sol et de son sous-sol.

Ne succombons pas à la tentation de la faiblesse qui consiste à croire que la Communauté Internationale jouera un rôle majeur dans la solution à apporter à cette situation.

Ne nous laissons pas égarer par ceux qui soutiennent naïvement que c’est par les élections organisées par l’occupant que nous arriverons à écarter le pouvoir mis en place et que nous délivrerons la patrie.

Je le redis, ces gens ont failli et continue de faillir. Ils ont mis dix longues années pour ne toujours rien comprendre, et ne toujours pas faire ce que la réalité et la brutalité inacceptable de la situation exigent.

Ceci étant reconnu, nous devons admettre que la solution, à l’instar de nos amis tunisiens et égyptiens, passera par une révolution, dignement, ce qui sera un signe visible et significatif, de par le monde, que le peuple congolais a décidé de prendre son destin en mains.

Refusons cette sorte de « déni collectif » de la réalité qui prévaut dans notre pays et des solutions appropriées qu’ils faillent y apporter.

Et ce n’est pas parce que s’entrechoquent, dans une indicible mêlée, le courage et la peur, l’honneur et la lâcheté, la certitude et le doute, que l’on doit refuser d’entendre l’appel à l’engagement dans le combat qui, au cours des siècles, a guidé les pas des héros, du monde antique à nos jours bouleversés.

Me permettra-t-on de dire, en parodiant un mot célèbre, que je me suis toujours fait une très haute idée de l’Etat, une certaine idée de la communauté nationale, ancrée dans une terre, animée d’un idéal, espérant dans son avenir, bien que souffrant dans son temps présent.

J’écris en pensant à ceux qui feront l’histoire de notre pays plus encore qu’à ceux qui auront la charge difficile de la narrer, aux vivants plus encore qu’aux morts, à ceux de demain plus qu’à ceux d’aujourd’hui. Afin que nul n’ignore que dans la tristesse de l’horreur de jours abominables il y eut des hommes solides, des cœurs aimants la patrie, des âmes fortes. Et que grâce à eux, à leur ténacité et pour demain l’espérance ne saurait jamais être éteinte.