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10 octobre 2009

LETTRE OUVERTE A NIKOLA SARKOZY PRESIDENT DE LA

LETTRE OUVERTE A NIKOLA SARKOZY PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE

Pour qui roule la France dans la crise en Guinée ? La crise en Guinée n’oppose pas une ethnie au pouvoir à une autre, objet de massacre, comme elle n’est, non plus, le résultat des luttes de factions armées contre le pouvoir central. Elle est le cas typique d’un Dictateur qui massacre son peuple pour conserver le pouvoir.

Une telle situation ne nécessite donc, ni l’envoie de « troupes étrangères d’interposition ou de maintien de la paix », comme le préconise votre Gouvernement, ni un recours à une action militaire de la Communauté internationale pour obtenir la chute du Dictateur, comme le fit BUSH en IRAK, avec la désapprobation de l’ONU et de l’opinion publique internationale. Mais la CEDEAO, l’Union Africaine, et l’ONU ont les moyens économiques, politiques et diplomatiques, pour exercer les pressions nécessaires en vue d’obliger les membres de la junte militaire Guinéenne à quitter le pouvoir.

Cette pression serait d’autant plus efficace qu’elle n’épargnerait aucun souteneur de la junte, qu’il soit Guinéen ou étranger, sans exclure Abdoulaye Wade, qui s’est largement illustré dans ce domaine.

La France ne peut pas ignorer l’existence de cette possibilité réelle entre les mains de la Communauté internationale, mais préfère l’envoie de troupes, sous prétexte que cette crise « pourrait dégénérer en affrontements intercommunautaires » !

Sur quelle base la France se fonde - t - elle pour tenir une telle affirmation, que rien chez les victimes des massacres du 28 Septembre 2009, encore moins, chez leurs auteurs et commanditaires présumés, ne laisse entrevoir ?

Pour justifier cette assertion grave, la France n’est – elle - pas sur le point de transformer cette crise en Guinée, unanimement perçue comme le « fait d’un Dictateur assoiffé de pouvoir, contre toutes les ethnies de son pays », en une « guerre inter ethnique » pour se donner les raisons de son intervention dans le but évident de reconquérir ce pays ?

En effet, avec son potentiel hydraulique, minier, halieutique, en hydrocarbure, et sa situation géopolitique dans le Golfe de Guinée, ce pays est considéré par les grandes puissances, comme un poste avancé d’une importance économique et stratégique capitale dans la CECEAO.

D’ailleurs, si Wade ne s’était pas compromis dans cette crise, la France ne lui aurait – elle - pas suggéré une intervention directe de l’Armée Sénégalaise, pour en faire son bras armé dans cette reconquête, compte tenu de son professionnalisme avéré dans tous les terrains de conflits en Afrique et dans le monde ?

Wade l’aurait accepté volontiers, comme en attestent les interventions de notre Armée, sous son règne, en Côte d’Ivoire et en Guinée Bissau, et sous celui de ses prédécesseurs, en Gambie, dans « l’opération militaire Française de Kolvézi » ( Zaïre) , et dans « l’opération turquoise » au RWANDA.

Paris, qui s’est précipité à arrêter sa coopération militaire avec la junte, au lieu de la maintenir pour aider la Communauté internationale à identifier les auteurs et commanditaires du massacre du 28 Septembre 2009, ne cherche t-il pas, en appelant à une force d’intervention étrangère, à faire d’une pierre deux coups ?

D’une part, éviter que la Communauté internationale ne s’interroge sur le rôle de ses coopérants militaires dans ce massacre, comme cela fut le cas au RWANDA, et d’autre part, se donner un rempart, sur place, pour protéger ses hommes liges dans la junte, qu’il pourrait mettre en relation avec ses affidés dans l’opposition et la Société civile Guinéennes, pour participer à un « Gouvernement civilo - militaire de transition », à l’occasion des négociations de paix prévues dans la médiation décidée par la CEDEAO.

Ce serait une occasion, pour la France, de reprendre en main ce peuple rétif à la domination coloniale, dont le rejet, le 28 Septembre 1958, de la « Communauté » que DE GAULE voulait substituer à l’Indépendance des peuples d’Afrique sous domination Française, est resté gravé en lettres d’or dans l’Histoire de l’Humanité.

Pour mettre en échec un tel stratagème, il est, donc impérieux , que la médiation de la CEDEAO obtienne le départ de la junte du pouvoir et son retour dans les casernes, pour laisser la place à un Gouvernement Civil d’Union Nationale de Transition, chargé de refonder l’Etat Guinéen, y compris son Armée nationale, sur des bases républicaines, démocratiques et citoyennes, et d’organiser de nouvelles élections générales, en attendant que tous les auteurs et commanditaires du massacre du 28 Septembre 2009 soient identifiés avec leurs complices civils Guinéens et étrangers, et jugés par la Cour Pénale Internationale.

C’est seulement à l’issu de tels accords, que pourrait se justifier une supervision de la CEDEAO pour leur mise en œuvre, mais en aucun cas, une intervention militaire étrangère, comme préconisée par la France.

L’activisme Français sur cette crise vise aussi à masquer la cause profonde de celle-ci, en Guinée, qui n’ y a été que l’expression tragique de la crise de l’Etat en Afrique, qui pose la nécessité historique à nos peuples, de passer de « l’ère des Présidents fondateurs, ou pères de la Nation , ou homme fort de l’Etat », à « l’ère d’ Institutions nouvelles républicaines, démocratiques et citoyennes fortes ».

En effet, aujourd’hui, partout en Afrique, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, les Nations sont grosses de ce passage historique, et ne diffèrent que de l’état d’avancement de cette « grossesse » vers l’accouchement.

En Guinée, cet accouchement st entrain de se faire par « césarienne », tandis qu’au Sénégal, après la tenue des Assises nationales, tout porte à croire, qu’il se fera naturellement, mais aussi avec « des douleurs » qui sont inhérentes à ce type de changement.

Cette crise de l’Etat ne peut être surmontée par ce qui semble être, l’option de la France et de l’Union Européenne, qui consiste à remplacer un « homme fort ( Mugabe) par un autre homme fort ( Tsanguiraye), ou par la succession au pouvoir du père ( homme fort) par son fils qu’il faudra rendre fort.

Dans la crise actuelle en Guinée, l’option de la France, c’est de tout faire pour l’élection d’un « homme fort civil » pour remplacer « l’homme fort militaire », discrédité par le massacre du 28 Septembre 2009, sans toucher au fondement de l’Etat Guinéen, et à la limite, réformer l’Armée Guinéenne qu’elle avait commencé à encadrer dans le cadre d’une coopération militaire avec la junte.

Il est établi, aujourd’hui, que la crise de l’Etat dans nos pays se nourrit du « régime présidentiel », presque partout en vigueur en Afrique, ou de sa pâle copie, introduite par Senghor depuis 1970, le « régime présidentiel déconcentré ».

Ces types de régime en Afrique produisent nécessairement « un homme fort » à la tête de l’Etat, qui accapare tous les pouvoirs, patrmonialise l’Etat, érige la corruption, le larbinisme et le clientélisme en méthode de promotion économique et sociale d’une étroite couche, souvent familiale, de la société, et fait recours, parfois sans retenue aucune, à la violation des libertés démocratiques et à la manipulation des dispositions de leur Constitution,. sous les conseils avisés de grands universitaires des puissances occidentales, comme moyens de préservation et de pérennisation de leur pouvoir.

Le pillage des finances publiques et le bradage des ressources de leur Nation, reste le domaine privilégié d’accumulation de leurs richesses familiales, planquées dans les Banques étrangères, et de leur mode de vie ostentatoire et dispendieux, tout en réduisant leur peuple à la misère.

C’est pour cela, que le contrôle d’un tel Etat par un « homme fort », lui confère le droit d’accès sans limites aux ressources d’une Nation, et constitue la cause principale des guerres fratricides, voire génocidaires dans notre continent. C’est ce qu’illustre tragiquement la crise actuelle en Guinée.

Ces régimes se sont imposés à nos peuples et maintenus, plus de 40 ans durant, sous prétexte de guerre froide avec les pays de l’EST, par les grandes puissances européennes, dont la France, qui n’a jamais hésité à mener des opérations militaires à la rescousse de Chefs d’Etat en mauvaise posture avec leur opposition ( Zaïre, Centre Afrique, Tchad, RWANDA etc).

Mais aujourd’hui, avec les avancées des technologies de l’information et de la communication, et des luttes pour la Défense des Droits Humains à l’échelle planétaire, les grandes puissances ont du mal à faire accepter à leur peuple, la protection d’un tel régime, particulièrement dans les pays, où les forces vives de la Nation sont mobilisées pour y mettre un terme.

C’est cette nouvelle situation, perceptible depuis le début de ce troisième millénaire, qui est au fondement de la crise de l’Etat en Afrique. C’est ainsi que l’opinion publique Africaine et internationale est de plus en plus convaincue, que l’Afrique ne peut pas mettre fin à la pauvreté, à la dépendance et aux violations répétées des Droits Humains, sans mettre fin à ces types de régime, sans réussir la refondation de nos Etats sur des bases républicaines, démocratiques et citoyennes.

C’est en cela que consiste la Révolution Républicaine, Démocratique et Citoyenne, en gestation dans tous les pays du Continent, dans ce début du troisième millénaire.

Ce tournant historique met en cause les situations de Rente et de monopole, des grandes puissances Européennes, dans les Economies Africaines, et les places militaires stratégiques qu’elles occupent dans le continent, que les « hommes forts » au pouvoir leur garantissaient. C’est au vu du rôle joué par la France dans la succession de EYADEMA par son fils, et de BONGO par le sien, en contradiction flagrante avec vos engagements solennels de mettre fin à la « France- Afrique », et fort de son expérience peu glorieuse dans le Génocide RWANDAIS, que les Démocrates et Républicains Africains, du monde, et particulièrement de la France, doivent tout mettre en œuvre, de façon solidaire, pour mettre en échec votre activisme pour envoyer des troupes étrangères en Guinée, pour couvrir votre objectif de reconquête de ce pays.

Ce serait une grosse erreur, et même un crime impardonnable envers les peuples d’Afrique, que de croire, un seul instant, que la France du CAC 40 que vous dirigez, a renoncé à ses visées colonialistes et impérialistes dans notre continent, pour maintenir son image de grande puissance dans le monde.

La défaite de l’option Française de sortie de crise de la Guinée, serait un signal fort, pour tous les peuples d’Afrique, que l’heure de la refondation de nos Etats a sonné, pour que vive l’Afrique, devenue, enfin, maîtresse de son destin.

Tous ensembles, disons Non ! pour empêcher une réédition déguisée, en Guinée, de l’ « opération turquoise » de la honte au RWANDA.

Fait à Dakar le 6. 10. 2009

  • Ibrahima Sène
  • Sacré cœur 3
  • PIT/SENEGAL

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