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6 janvier 2011

Non prise en compte des revendications syndicales

Non prise en compte des revendications syndicales dans le budget général de l’Etat exercice 2011

Les Centrales et Confédérations syndicales attaquent Yayi

Le budget général de l’Etat exercice 2011 a-t-il pas pris en compte les revendications des centrales et confédérations syndicales ? Non, ont répondu les secrétaires généraux de la Fédération des syndicats des travailleurs des Finances (Fésyntra-Finances), Laurent Mêtongnon, de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Pascal Todjinou et de la Centrale des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou. Dans un entretien exclusif, chacun de ces responsables syndicaux a avoué qu’aucune de leurs revendications n’a été prise en compte dans le budget de l’Etat, exercice 2011.

Laurent Mêtongnon, Sg/Fésyntra-Finances

« Lorsqu’on navigue à vue, on ne pourra prendre aucune revendication syndicale en compte dans le budget de l’Etat »

« Vous savez, le budget est la politique chiffrée de tout gouvernement. Cela veut dire que c’est le gouvernement qui, par rapport à sa politique, choisit les domaines dans lesquels il pense investir les impôts des populations pour avoir une certaine crédibilité. Mais, ce que nous avons constaté dans les pays africains et plus particulièrement dans notre pays, c’est la non sincérité ; non seulement au niveau des dépenses mais également au niveau des recettes. Voilà un budget essentiellement fiscal dont on ne mesure pas les aléas. Mais il se fait que l’Etat chaque année augmente les recettes sans tenir compte de comment est-ce que les travailleurs du ministère de l’économie et des finances avec les moyens qu’ils ont, vont pouvoir obtenir ces recettes. Lorsqu’on en vient à la répartition de ces recettes, de ces ressources, de ces moyens que nous donnons à l’Etat, nous constatons que ce qu’on doit mettre à la disposition des travailleurs pour se faire bien valoir, pour pouvoir être bien motivés, nos gouvernants ne voient pas les problèmes dans ce domaine. Ils préfèrent faire beaucoup d’investissements parce que c’est là où il y a de l’argent à détourner. Donc, est-ce que nos revendications ont été satisfaites ? Est-ce que le budget général de l’Etat exercice 2011 a pris en compte nos revendications ? Je dirai purement et simplement Non. A première vue, lorsque vous prenez le budget, vous ne verrez pas de façon concrète ce qui est prévu en 2011 pour les travailleurs. On me dira qu’au niveau des charges non réparties, si les travailleurs font un peu de bruit, on va leur donner quelque chose. Puisque c’est la méthode, lorsque les travailleurs se taisent, l’Etat ne donne rien. Mais lorsque les travailleurs se mettent à faire du bruit, ce que le gouvernement n’a même pas prévu comme dépenses au niveau du personnel, il le fait. Et, c’est pour ça qu’au début, je vous parlais de la non sincérité de nos budgets. Parce qu’il y a des dépenses non prévues qu’on exécute en cours d’exercice, surtout des dépenses de personnel. Donc, nous avons un budget que les gens exécutent sans tenir compte même de ce qui devrait y être. Et, c’est ça qui fait parfois qu’ils vous diront que la masse salariale a augmenté de façon exponentielle ; ce n’est pas de la faute des travailleurs, c’est plutôt de leur faute parce qu’ils n’ont rien prévu pour ça. Ils n’ont jamais eu une vision dans ce sens. Et lorsqu’on navigue à vue, c’est normal que l’exécution du budget vienne sanctionner la politique. Parce que, lors de l’exécution, on constate qu’on a dépassé ce qu’on avait prévu. Car, on n’a pas une bonne politique salariale, on n’a pas une bonne politique d’investissement, on n’a pas une bonne politique de remboursement des dettes publiques, ainsi de suite. Du coup, nos budgets ne suivent pas un programme, c’est-à-dire que le budget n’est pas décliné en des visions qui peuvent concourir à la croissance économique, au développement de notre pays ».

Pascal Todjinou, Sg /Cgtb

« Aucune de nos revendications n’a été prise en compte dans le budget 2011 »

« Aucune négociation n’a eu lieu avant l’élaboration du budget. Il faut d’abord avoir la volonté d’écouter les syndicalistes avant de pouvoir recenser leurs préoccupations, revendications, problèmes pour les insérer dans le budget voté par les honorables députés à l’Assemblée Nationale. Rien n’a été pris en compte pour avantager les travailleurs. Avant, c’est souvent en octobre que le gouvernement nous rencontre et nous inscrivons ce que nous voulons dans le budget. On négocie avec le gouvernement jusqu’à obtenir quelque chose. Mais aucun syndicaliste n’a été associé ni de près ni de loin à l’élaboration du budget exercice 2011. Je vous dis que le gouvernement a mis en place la commission nationale de négociation entre confédérations et centrales syndicales et le gouvernement pour nous clouer le bec. Résultat, on nous a conduit progressivement jusqu’à la fin de l’année, jusqu’à aller voter le budget de l’Etat exercice 2011 facilement. Ce n’est que les députés qui nous ont invités à l’Assemblée Nationale pour nous demander ce que nous pensons du budget. Et, nous avons dit ce qui nous est venu à cœur. En somme, le budget que j’ai lu n’a pris en compte aucune revendication syndicale. Rien n’y a été inscrit. C’est suite à tout cela que la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) a boycotté la rencontre initiée par le ministre de la fonction publique et du travail. Le gouvernement multiplie trop ses erreurs. D’ailleurs, dès que nous avons reçu la lettre du ministre du travail et de la fonction publique, nous lui avons automatiquement répondu que nous ne sommes pas d’accord parce que les conditions de visite de courtoisie telle qu’il a voulu, ne sont pas remplies. Car, nous sommes marginalisés dans ce budget et nous avons une situation de tension persistante dans le secteur de la santé où des vies humaines sont mises à rude épreuve. Jamais dans l’histoire du Dahomey devenu le Bénin, on n’a connu une telle grève dans les centres sanitaires. Déjà deux mois que des patients sont abandonnés à leur triste sort pour faits de grève. Lorsqu’il y a menace dans ce secteur, tous les autres gouvernants courent pour aller régler un tant soit peu le problème. Il se fait que le gouvernement, celui d’aujourd’hui, celui dit du changement estime que ces grèves ne lui disent absolument rien. Donc, le gouvernement a gardé un mutisme total sur le mouvement de grève dans le secteur de la santé. Nous sommes allés négocier mais ça n’a rien donné. Et depuis, silence radio. Pire, le gouvernement n’a pas pris en compte les revendications des grévistes dans le budget général de l’Etat exercice 2011. C’est déplorable. Vous voyez ce qui se passe au ministère de l’économie et des finances au sujet de l’affaire Dangnivo ? Ça ne dit absolument rien au gouvernement. Vous voyez ce qui se passe au niveau de reclassement des agents occasionnels et contractuels, ça n’avance pas du tout. Et plein d’autres choses comme ça. Les travaux de la commission nationale de négociation entre confédérations et centrales syndicales et le gouvernement sont bloqués depuis plusieurs mois. Et, rien ne bouge. On a mis en place cette commission pour nous fermer la bouche, pour qu’on ne dise plus rien. Lorsqu’il y a manque de courtoisie entre partenaires, il est clair qu’on ne peut pas parler d’une visite de courtoisie. Je préfère qu’on m’invite à une table de négociation même le jour de la fête qu’un ministre de ce gouvernement me rende visite et que je lui paye encore à boire ».

Dieudonné Lokossou, Sg/Csa-Bénin

« C’est un budget exprès pour pénaliser les travailleurs »

« Je vous confirme que rien n’a été prévu par le gouvernement dans le budget général de l’Etat exercice 2011. Est-ce que c’est parce que les tenants actuels du pouvoir exécutif savent qu’on est à la veille de la fin de leur mandat qu’ils ont agi comme ça ? Nous ne le savons pas. Toujours est-il que nous ne dormirons pas sur nos lauriers par ce que vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a des problèmes de pauvreté accélérée et les travailleurs ne vivent pas décemment. Ils ne vivent pas par rapport à leurs efforts de rendement. En effet, les efforts qu’ils fournissent ne sont pas récompensés. A partir de ce moment, nous pensons que c’est vrai que nous sommes à quelques mois des échéances électorales. Nous sommes là et l’Etat est une continuité. Si c’est ceux qui l’ont fait qui reviennent, ils vont nous retrouver en face. Mais si par hasard, d’autres arrivaient pour prendre leur relève, nous allons les aviser aussi le moment venu. Voilà ce que je peux vous dire. Je vous confirme que rien n’a été prévu pour les travailleurs, à moins qu’on vienne me démontrer le contraire de ce que je sais ».


6-01-2011, Adrien TCHOMAKOU

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